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Le bad boy s’appelle Vilko, la réalisatrice, Maud, mais on est invités à reconnaître en eux Christophe Rocancourt et la réalisatrice Catherine Breillat, qui relate ici l’escroquerie dont elle a été victime
en 2007-2008. Tout le monde connaît l’affaire, et le problème du film est justement dans la manière dont l’écho médiatique du fait divers fait constamment écran à la « fiction ». Autrement dit, Kool Shen a beau faire le job, on vous échange n’importe quel talk-show avec l’embobineur Rocancourt contre dix Abus de faiblesse. Breillat relate les faits de manière froide, objective, comme on rédigerait un dépôt de plainte, et n’effleure les potentialités dramaturgiques du sujet que dans le dernier tiers du film, qui se met soudain à ressembler à une version glauque et dégénérée de Sunset Boulevard. Mais le grand film sur (et avec ?) « l’arnaqueur des stars » reste à faire.
Toutes les critiques de Abus de faiblesse
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Catherine Breillat filme un corps diminué, brisé, le sien. Mais ce qu’elle nous montre surtout ce ne sont pas un amant et sa maîtresse, mais deux renards issus d’univers dans lesquels le mensonge règne, qui se reconnaissent et se tournent autour en tentant d’utiliser l’autre. « C’était moi et ce n’était pas moi… », dit Maud dans le dernier plan du lm pour expliquer aux siens cette étrange relation basée sur une fascination partagée par deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer.
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Ce film aux brusques échapée comiques, évoque pudiquement sans appuyer, le handicap et la rééducation, en quelques scènes marquantes. (..) Isabelle Huppert est bouleversante (...) face à Kool Shen qui se hisse d'un bond au niveau de jeu de son compère JoeyStarr.
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Breillat donne la clé de son cinéma. La beauté de ses personnages tient toujours à ce vertige qui s'empare d'eux pour leur permettre de se contempler sombrer dans l'abîme.
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La réalisatrice Catherine Breillat transpose son histoire avec intelligence, pénétrant les ressorts d'une relation cruelle et inégale.
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Un film glaçant qui revient sur la mésaventure subie par Catherine Breillat elle-même, victime d'un AVC avant de tomber sous la coupe de l'escroc Christophe Rocancourt. Avec Kool Shen et Isabelle Huppert, une nouvelle fois impressionnante dans ce rôle douloureux et torturé.
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Un règlement de comptes très efficace !
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. Débuts convaincants de Kool Shen, nouveau tour de force de la grande Isabelle Huppert, en hémiplégique...
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Malgré la froideur du film, il y a quelque chose d’émouvant dans la description de cette femme seule qui lutte passivement et se cogne inlassablement contre le même mur invisible sans jamais trouver d’issue.
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C’est là un cinéma fondamentalement behaviouriste, débarrassé de psychologie, que seuls les corps intéresse. Le vampirisme de Breillat trouve un acmé dans ce film fait avec et contre son agresseur, et permet à la cinéaste de renverser in fine le rapport de force, d’inverser la soumission en acte de création.
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Catherine Breillat agence les séquences de cette barbarie intime avec des choix de distances qui commandent le respect, dédaignant la compassion qui abaisse par un vérisme pictural à hauteur de douleur.
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Breillat cultive encore le malaise, cette fois-ci en évoquant à la sauce fictive ses drames personnels, AVC et... abus de faiblesse. Le résultat est surprenant, tant le ton est apaisé, à la lisière de la comédie.
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En adaptant sa propre histoire avec Christophe Rocancourt au cinéma, Catherine Breillat a pris quelques risques en montrant une victime pas toujours très sympathique. Le spectateur est alors un peu otage d’un personnage qui rejette famille et amis au profit d’un quasi-inconnu qu’elle s’attache à coup de chèques avant l’échec. Petite boule d’énergie mais aussi d’inconséquence, Isabelle Huppert
est remarquable face à un Kool Shen bloc de virilité satisfaite. Au procès, Maud ne pourra que constater : « C’était moi et ce n’était pas moi. » -
Le film a des faiblesses de construction. Mais si on accepte la distribution déséquilibrée entre une Isabelle Huppert victimisée et lointaine face à un Kool Shen, inexpérimenté (c’est le premier rôle du rappeur) mais à la force brute et brutale, on ne peut qu’être troublé par cette déchéance physique et morale.
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La cinéaste filme ces scènes difficiles avec une minutie d'autobiographe, mais avec une distance loin de toute empathie, installant immédiatement une relation trouble entre le spectateur et son personnage : entre pitié et agacement, Maud inspire des sentiments contradictoires.
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Au-delà du troublant jeu de miroir, il y a un film tiède, qui souffre d’une mise en scène terne.
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Abus de faiblesse n’est pas sans défauts. La progression connaît quelques trous d’air et invraisemblances, notamment en ce qui concerne la relation de Maud à ses proches. Le film séduit pourtant par cette subtilité psychologique qui ne se manifeste pas dès l’abord, mais se découvre petit à petit, une fois le film fini même, avec le recul sur ce qui a pu d’abord laisser froid ou paraître un peu gros. Si l’on peut regretter quelques plans obliques et de surplomb, légèrement démonstratifs, sur le corps meurtri de Maud, on n’oubliera pas la puissante mise en scène de ce corps se découvrant à moitié mort après un AVC, puis l’hôpital, avec une Isabelle Huppert paniquée par sa faiblesse.
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Christophe Rocancourt, qui a depuis retrouvé sa campagne normande, était le candidat idéal pour un biopic bien burné (...). C'est pourtant dans un film très personnel qu'il apparait pour la première fois sur grand écran, sous les traits de Kool Shen, qui obtient par ailleurs son premier grand rôle dans ce film délicat.
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Cinéaste à la sulfureuse filmographie, Catherine Breillat s’inspire d’un épisode récent de sa vie et filme un face-à-face peu convaincant entre Isabelle Huppert et Kool Shen.
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Une extraordinaire scène finale, plan séquence maintenu dans la durée où le visage de l’actrice s’altère, en temps réel, des marques du désespoir, fait décoller "Abus de faiblesse" vers un inattendu sommet à la Dreyer.
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Le scénario trop monotone peine à convaincre que ce jeu de miroirs peu déformant en valait la chandelle.
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Un abus de faiblesse filmé de son point de vue et dans son style épuré parfois rébarbatif, mais qui montre de manière touchante la détresse de cette femme qui avait juste besoin qu’on soit là pour elle.
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Catherine Breillat reconstitue l'épisode dramatique de sa vie, son AVC (accident vasculaire cérébral), avec Isabelle Huppert comme alter ego et le rappeur Kool Shen dans la peau de l'escroc qui tira parti de cette situation. Confession cathartique, "Abus de faiblesse" semble autant une confession alarmiste, destinée à avertir d'éventuels accidentés cérébraux, qu’une thérapie.
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En collant trop à sa propre histoire, Breillat signe un film intriguant mais inabouti. Restent un sujet fort et Isabelle Huppert, magnifique.
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Une prestation exceptionnelle d'Isabelle Huppert face à l'ex-rappeur Kool Shen, mais dans un récit plat et monotone, qui ne s'interroge pas sur son sujet.
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Catherine Breillat fait une histoire banale sans fin. Passez votre chemin.