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Le fact-cheching, ou vérification des faits en version française, est la pratique à la mode dans l’univers du journalisme politique. Cette tendance née aux Etats-Unis, et qui a éclos sur le Web en France depuis 2008 avec Libé notamment, prend désormais ses quartiers à la télévision. I>Tele et TF1 annoncent qu’ils feront désormais du fact-checking.

Le fact-cheching, ou vérification des faits en version française, est la pratique à la mode dans l’univers du journalisme politique. Cette tendance née aux Etats-Unis, et qui a éclos sur le Web en France depuis 2008 avec Libé notamment, prend désormais ses quartiers à la télévision. I>Tele et TF1 annoncent qu’ils feront désormais du fact-checking.Le fact-checking en quelques motsLe fact-checking consiste à vérifier les propos des personnalités médiatiques, et politiques en particulier. Le phénomène est né aux Etats-Unis, sur Internet, dès 2003 avec Factcheck.org, par l’Université de Pennsylvanie. En 2009, le site spécialisé Politifact a d’ailleurs obtenu la récompense suprême dans le journalisme : le prix Pulitzer.Concrètement, des journalistes spécialisés en fact-checking ont pour mission de plonger dans les données statistiques et les archives pour vérifier le plus rapidement possible les affirmations des hommes politiques interviewés.Le fact-checking arrive à la télévisionSi les rédactions de journaux et magazines français ont pris depuis longtemps le virage du fact-cheking (rubrique Désintox pour Libération, Les Décodeurs pour Le Monde), son arrivée à la télévision est inédite. A deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, c’est I>Tele et TF1 qui se jettent dans le grand bain.Avec le site OWNI, i>Tele lance le Véritomètre, une application Web permettant de "mesurer la crédibilité" des candidats à l’élection présidentielle. Une base de données, provenant de sources officielles comme l’INSEE, l’OCDE et Eurostat, couvrant des thèmes récurrents de la campagne présidentielle : économie et fiscalité, éducation, immigration, santé, et enfin, sécurité.Chaque jour, les candidats verront leurs discours passés au crible du Véritomètre. A l’antenne, des chroniques dédiées présenteront le classement des candidats en fonction de ce "baromètre de crédibilité".Sur TF1, c’est dans Parole de candidat, qui débute lundi 20 février, qu’une "cellule fact-checking" sera mise en place. Laurence Ferrari, qui animera cette émission politique avec François Bayrou pour premier invité, explique sur Europe 1 : "On va vérifier en direct les faits et les chiffres" énoncés par les invités. Et les confronter à leurs erreurs le cas échéant.Une démarche entreprise depuis longtemps par les équipes du Petit Journal sur Canal+, qui ont toujours mis en contradiction les discours et autres petites phrases des hommes politiques, grâce à la recherche d’images d’archives.La parole politique à l’heure du netL’arrivée du fact-checking dans les grandes émissions politiques permettra au média télévision de rattraper Internet, et Twitter en particulier. Car le fact-checking est une réalité du réseau de micro-blogging depuis fort longtemps. Lors des discours et interviews télévisés, les usagers de Twitter sont nombreux à faire ce travail de vérification en direct. Une réalité à laquelle la classe politique va rapidement devoir s’adapter !  Désormais, qualifier de "menteur" un candidat comme l’a fait Nicolas Sarkozy hier à propos de François Hollande lors de son premier meeting de campagne ne suffira plus. Il faudra maintenant le prouver.Christelle Devesa