Après des études d'arts plastiques aux États-Unis et l'apprentissage obligé dans le documentaire, il se fait remarquer en proposant dans El otro Francisco (1974) une « relecture », plutôt qu'une adaptation, d'un roman antiesclavagiste de XIX siècle. Démarche brechtienne, critique, qui interroge à la fois un classique de la littérature cubaine et l'héritage colonial. Rancheador (1976), Maluala (1977) et Plácido (1986), plus conventionnels, représentent autant d'incursions dans l'histoire méconnue des Afro-cubains, à laquelle l'auteur s'identifie et qu'il prétend exalter. Entre-temps, Techo de vidrio (1982), ancré dans la contemporanéité, reste plusieurs années interdit pour avoir dénoncé la corruption inhérente à un système bloqué. María Antonia (1990), son meilleur film, s'installe dans un entrelacs de marginalité sociale et de sexualité à fleur de peau, de tragédie antique et de mythologie populaire, dans le temps suspendu d'un passé toujours présent, et interpelle la Révolution à partir des archétypes véhiculés par les puissances tutélaires de l'île. Giral décide ensuite de quitter Cuba. Aux États-Unis, il tourne un documentaire sur les professionnels du cinéma exilés, Cuba : The Broken Image (1996).