Compagne du cinéaste Dimitri Kirsanoff, c'est à lui qu'elle doit ses premiers rôles dans l'Ironie du destin (1924), le remarquable Ménilmontant (1925), Sylvie / Destin (1927), Sables (1928), Brumes d'automne (1929). Elle y promène la même silhouette indécise, au sourire triste et au regard fiévreux. Elle apparaît dans un film anglais d'Adrian Brunel (Après la guerre /Blighty, 1927) et dans Au bonheur des dames (J. Duvivier, 1929). Jean Grémillon en fera en 1930 l'héroïne de la Petite Lise, film qui n'aura malheureusement aucun succès. Après les Nuits de Port-Saïd (Léo Mittler, 1931), sa carrière semble s'essouffler. Kirsanoff lui reste cependant fidèle dans Rapt (1934), Franco de port (1937) et Quartier sans soleil (1939) et, grâce à Jean Renoir, elle fait deux apparitions inoubliables : en blanchisseuse séduite par un ignoble patron (le Crime de M. Lange, 1935) et en vaillante fille du peuple (la Marseillaise, 1937). À noter aussi une brève mais émouvante prestation dans La vie est à nous (Renoir, 1936).