Le jeune Franz entre à la UFA en 1930. On lui doit les orchestrations de l'Ange bleu (J. von Sternberg, 1930). Après un détour par Paris, qui lui permet de composer la partition de Liliom (F. Lang, 1934), il gagne les États-Unis. Il trouve assez vite du travail auprès de l'Universal, véritable maison des émigrés allemands de l'époque, et se signale par de remarquables « partitions suivies », à une époque où elles étaient encore rares : le Secret magnifique (J. M. Stahl, 1935) et, surtout, la Fiancée de Frankenstein (J. Whale, id.) avec son inoubliable carillon endiablé qui salue le réveil d'Elsa Lanchester. Il passe d'un studio à l'autre, se spécialise dans les atmosphères mystérieuses ou lourdes qu'il crée par des valses lentes et sombres. Trois Camarades (F. Borzage, 1938), le Cargo maudit (id., 1940), Rebecca (A. Hitchcock, id.), Soupçons (id., 1941), Sunset Boulevard (B. Wilder, 1950), Ma cousine Rachel (H. Koster, 1953), Fenêtre sur cour (Hitchcock, 1954) sont parmi ses plus indiscutables titres de gloire. Le mélodrame l'a aussi inspiré (l'Amant sans visage, V. Sherman, 1947 ; Humoresque, J. Negulesco, id.). Sa plus belle uvre reste Une place au soleil (G. Stevens, 1951), dont le leitmotiv obsède. Dans les années 50, on fait appel à lui pour des productions à grand spectacle : Prince Vaillant (H. Hathaway, 1954) possède une vitalité que l'on retrouvera dans sa dernière partition, les Centurions (M. Robson, 1966).