De son vrai nom Claude Espinasse, Claude Brasseur a grandi aux côtés d’un père réalisateur, Pierre Brasseur, et d’une mère actrice, Odette Joyeux. C’est donc tout naturellement que le jeune homme se lance dans une carrière de comédien. Il débute sur les planches dans les pièces Judas de Marcel Pagnol et Bon appétit Messieurs d’Elvire Popesco en 1954.Georges Lampin lui offre son premier rôle au cinéma dans le film Rencontre à Paris en 1956. La même année, il enchaîne avec la comédie Le pays d’où je viens de Marcel Carné. Tout au long de sa carrière, Claude Brasseur tourne avec les plus grands. Il donne la réplique à Jean Gabin en 1959 dans la comédie dramatique Rue des prairies de Denys de la Patellière et se trouve confronté à son père l’année suivante dans Les Yeux sans visage, film fantastique de Georges Franju.Mais c’est grâce à la télévision que l’acteur se fait connaître du grand public. Il est le reporter Joseph Rouletabille dans le Mystère de la chambre jaune en 1965 et tient le rôle titre dans la série télévisée Les nouvelles aventures de Vidocq. Au cinéma, il poursuit ses collaborations prestigieuses, Jean Renoir avec le Caporal épinglé en 1961, Roger Vadim avec La bride sur le cou, Claude Chabrol avec Les sept péchés capitaux, Jean Luc Godard dansBande à part en 1964, Costa Gavras ou encore François Truffaut dans Une belle fille comme moi en 1972.Deux ans après le thriller Les seins de glace de Georges Lautneren 1974 aux cotés d’Alain Delon, Claude Brasseur obtient la consécration. Le quatuor qu’il forme avec Victor Lanoux, Guy Bedos et Jean Rochefort dans le film Un éléphant ça trompe énormément connaît un grand succès populaire. Une popularité confirmée par le deuxième opus de la saga d’Yves Robert, Nous irons tous au paradis. À ce succès populaire, s’ajoute une reconnaissance de la profession. Il reçoit le césar du meilleur second rôle pour Un éléphant ça trompe énormément en 1977. Fort de cette popularité grandissante, l’acteur enchaîne les tournages et reçoit une deuxième récompense aux César, celle du meilleur acteur, pour le polar La Guerre des polices de Robin Davis. En 1980, Claude Pinoteau lui offre son deuxième succès populaire avec le film La Boum en 1980 où il interprète le père de Sophie Marceau , rôle qu’il reprend deux ans plus tard dans La Boum 2. Adepte des seconds rôles savoureux, Claude Brasseur alterne les genres cinématographiques : le policier avec une robe noire pour un tueur en 1981, la comédie dramatique avec Guy de Maupassant en 1982, la pure comédie avec Signes extérieurs de richesse ou encore le film d’aventure avec Le léopard en 1984. Il retrouve Sophie Marceau dans Descente aux enfers où il incarne son amant, un écrivain ivrogne. Dans les années 1990, malgré un petit passage à vide, l’acteur continue d’incarner des rôles d’anti-héros populaires qui ont fait son succès. On l’aperçoit notamment dans Le bal des casse-pieds d’Yves Robert, dans Un, Deux, Trois soleil de Bertrand Blier, dans Sale comme un ange de Catherine Breillat, dans Délit Mineur de Francis Girod ou encore La Taule d’Alain Robak aux côtés d’Olivier Martinez et Bernard Le Coq. En 2000, il retrouve Bertrand Blier pour le film Les Acteurs où une brochette de comédiens s’interrogent sur leur métier avec distance et ironie. Trois ans plus tard, il tourne aux côtés deGad Elmaleh dans la comédie à succès Chouchou. Les années 2000, à l ‘exception du drame Malabar Princess, rime avec comédies populaires. On retrouve l’acteur vétéran dans Les parrains de Frédéric Forestier, Fauteuils d’orchestre, Camping ou L’ami de la famille de Thierry Klifa ou encore Les petites vacances en 2007. Parallèlement à sa carrière cinématographique, Claude Brasseur fréquente régulièrement les scènes de théâtre. Des pièces classiques, Britannicus en 1966, Tartuffe de Molière en 1968 et Les Trois mousquetaires, aux comédies populaires comme Le Dîner de cons en 1993, le comédien fait preuve d’un certain éclectisme. Fidèle aux metteurs en scène, il joue trois fois sous la direction de Roger Planchon dans Les Libertins, Georges Dandin ou Dans le vent. Le metteur en scèneMarcel Bluwal le dirige deux fois de suite en 1995 dans La dernière salve et en 1999 dans À torts et à raison. Récemment, on l’a aperçu dans Conversations avec mon père de Herb Gardner et dans Dieu est un steward de bonne composition mis en scène par Jean-Michel Ribes en 2004. En septembre 2007, on retrouve le comédien sur la scène du théâtre Edouard VII dans la pièce de Sacha Guitry mise en scène par Bernard Murat, Mon père avait raison.
Il meurt le 22 décembre 2020.