Anny Duperey

Actrice française, Anny Legras, alias Anny Duperey, est née à Rouen. A l’âge de huit ans, elle perd ses parents, Lucien et Ginette Legras, asphyxiés au monoxyde de carbone dans la salle de bain de leur maison. Elle est alors mise sous la responsabilité de sa tante. En 1962, Anny Duperey intègre l’école des Beaux-Arts, où elle s’initie à diverses disciplines, notamment le théâtre, la comédie et la danse. Auréolée d’un premier prix de comédie, elle décide, deux ans plus tard, de quitter sa région natale pour aller entamer une carrière d’actrice à Paris. Elle commence d’abord par suivre des cours d’art dramatique, chez René Simon, qu’elle finance en travaillant en tant que mannequin. Remarquée par Jean Meyer, elle est engagée par ce dernier pour jouer dans une pièce de théâtre intitulée Les Trois mariages de Mélanie. Elle apparaît ensuite dans d’autres pièces comme Mamma, aux côtés d’Elvire Popesco. Poursuivant sa formation au Conservatoire de Paris, elle est remarquée par Jean-Luc Godard pour sa prestation théâtrale dans La guerre de Troie n’aura pas lieu. Il lui offre son premier rôle au cinéma dans Deux ou trois choses que je sais d’elle, en 1966. Ce premier film suffira pour faire décoller la carrière de la comédienne française. Elle profite de son succès pour jouer dans pas moins de sept films, vers la fin des années soixante. On la voit ainsi dans L’Homme qui valait des milliards (1967) de Michel Boisrond, Bye Bye Barbara (1968) de Michel Deville, La Rose écorchée (1969) de Claude Mulot, ou Sous le signe de Monte-Cristo (1969) d’André Hunebelle. L’état de grâce continue pour Anny Duperey au courant de la décennie suivante. Elle est à l’affiche de nombreux longs-métrages. En outre, elle travaille sous la direction de cinéastes de renom tels que Pierre Richard (Les Malheurs d’Alfred, 1972), Alain Resnais (Stavisky, 1973), Georges Lautner (Pas de problème, 1974). En 1976, elle incarne Charlotte dans Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert. Ce rôle lui vaut une nomination au César de la Meilleure actrice pour un second rôle, en 1977. Dans cette même année, elle s’oriente vers l’international en donnant la réplique à Al Pacino dans Bobby Deerfield de Sydney Pollack. Dans les années quatre-vingt, elle tourne peu pour le cinéma, multipliant plutôt les apparitions sur les planches et sur le petit écran. Pour la télévision, elle reprend son rôle d’Hélène de Troie dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1981) de Raymond Rouleau. Elle joue également dans La Face de l’ogre de Bernard Giraudeau, son premier mari. Pendant cette période, elle fait partie de la distribution de plusieurs films, parmi lesquels nous retrouvons Psy (1980) de Philippe de Broca, Mille milliards de dollars (1981) d’Henri Verneuil, Le Grand Pardon (1981) d’Alexandre Arcady avec Roger Hanin, ou Les Compères (1983) de Francis Veber. Pour ce qui est du quatrième art, elle interprète Le Conte d’hiver de Shakespeare au Festival d’Avignon, La fille sur la banquette arrière de Bernard Slade ainsi que La Répétition ou l’amour puni de Jean Anouilh. En 1988, elle fait partie de la troupe de la pièce Le secret, pour laquelle elle reçoit un Molière. En 1990, elle est aux côtés de Bernard Giraudeau pour jouer dans deux pièces de Jules Renard, Le plaisir de rompre et Le pain de ménage. Elle remporte un énorme succès (et un Sept d’Or) en 1991 avec la nouvelle série Une famille formidable de Joël Santoni. Elle se révèle ainsi à un plus grand nombre de téléspectateurs. Deux ans plus tard, elle rejoint la distribution de Germinal de Claude Berri. Ensuite, la comédienne française passe la plupart de son temps entre les planches et la télévision. En 2006, elle connaît un autre vif succès avec la pièce Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt, mise en scène par le même Joël Santoni. L’année qui suit, après une longue période d’absence, elle fait son come-back sur le grand écran avec Danse avec lui de Valérie Guignabodet, aux côtés de Mathilde Seigner, et avec Sous mes yeux de Stéphanie Vasseur.Plus récemment, France 2 fait appel à pour faire partie du casting renouvelé de la deuxième saison de la série à succès Clara Sheller d'Alain Berliner. Elle endosse le rôle de Danièle, la maman de Clara, incarnée par Zoé Félix, qui elle-même remplace Mélanie Doutey pour le rôle-titre de la série. Au cinéma, elle est à l’affiche en 2009 de deux films. Le premier est une comédie de couple intitulée De l’autre côté du lit, réalisée par Pascale Pouzadoux, et dans laquelle elle côtoie Dany Boon et Sophie Marceau. Le second aborde un sujet autrement plus sérieux, celui de la situation des immigrés clandestins dans l’Union Européenne. Il est réalisé par le cinéaste franco-grec Costa-Gavras, et compte dans sa distribution Riccardo Scamarcio (Romanzo criminale) et Eric Caravaca. Anny Duperey est également connue pour son talent d’écrivain. Elle a à son actif plusieurs ouvrages, dont L’Admiroir (1976), Le Nez de Mazarin (1986), Le Voile noir (1992), Je vous écris (1993), ou Une Soirée (2005). Par ailleurs, elle est marraine de l’association SOS village d’enfants, dont l’objectif est de maintenir ensemble ou de regrouper les fratries séparées. C’est en effet sa propre séparation d’avec sa petite sœur de six mois, recueillie par ses grands-parents après le décès tragique de ses géniteurs, qui la pousse à s’investir pour cette cause. Elle est mère de deux enfants, qu’elle a eus avec Bernard Giraudeau, Gaël, né en 1982, et Sara, née en 1985. Cette dernière est visiblement en train de suivre les traces de ses deux parents : elle a été en effet couronnée Révélation Féminine de la 21ème Nuit des Molières en 2007. Après sa séparation de son premier mari, Anny Duperey partage sa vie avec l’acteur et producteur Cris Campion, qu’elle a rencontré sur le plateau de tournage d’Une famille formidable.