Leur approche à la Marvel a fait peur aux héritiers.
The Hollywood Reporter publie cette semaine un long article sur Les Anneaux de Pouvoir, la série du Seigneur des Anneaux d'Amazon. Revenant sur son ambitieuse fabrication, le papier évoque aussi son avenir, et explique pourquoi les fans n'ont pas encore eu le plaisir d'y voir apparaître Sauron. On y apprend notamment qu'Amazon Prime Video a eu beaucoup de concurrence au moment de lancer cette série, la plus chère de l'histoire : 450 millions de dollars ont été déboursés rien que pour produire sa première saison.
HBO avait par exemple proposé de revisiter l'oeuvre principale, déjà portée à l'écran par Peter Jackson, du Seigneur des Anneaux, mais même si "les héritiers avaient pu faire des reproches à ces adaptations en films (le regretté Christopher Tolkien, le fils de l'auteur, avait dit qu'ils avaient 'éviscéré' les livres), ils n'étaient pas intéressés par cette idée de revenir à nouveau sur ce terrain", lit-on dans THR. Quant à Netflix, la plateforme avait proposé plus d'argent qu'Amazon, au départ. 250 millions, soit 10 de plus que la plateforme de streaming concurrente, précise l'article, et ils voulaient décliner l'univers de Tolkien en plusieurs shows, comme une série consacrée à Gandalf et un drame autour d'Aragorn : "Ils avaient repris l'approche de Marvel, dit l'un des insiders, et ça a complètement fait flipper ses héritiers."
Le Seigneur des Anneaux - Les Anneaux de pouvoir : contes et légendes inachevés [critique]Tal Yguado, Roy Price et Dan Scharf, l'équipe d'Amazon chargée de négocier les droits d'adaptation du Seigneur des Anneaux en série, a réussi à convaincre le groupe gérant l'héritage de l'écrivain de créer une "communauté", une team mélangeant à la fois des créatifs du service de streaming et des représentants de Tolkien, pour imaginer ensemble une série qui respecterait le travail de l'auteur. Les négociations ont démarré en 2017, le choix de changer d'époque a rapidement été pris (la série se déroule durant le Deuxième Âge en s'inspirant surtout du Silmarillion, et ne raconte donc pas la même histoire que Le Seigneur des Anneaux, même si on y recroise certains personnages familiers). Au fil de la fabrication de la série, le budget a gonflé, pour arriver aux records dévoilés dans la presse. Au cours d'une autre interview, à Variety, Jennifer Salke précise que les employés de Jeff Bezos ne regrettent rien : "Nous construisons des infrastructures pour cinq saisons. Nous construisons une petite ville. Il a toujours été prévu de dépenser ce qu'il fallait pour bien faire les choses. J'ai la chance de travailler dans une grosse entreprise qui sait être disciplinée financièrement, mais dans laquelle personne ne cherche à faire des compromis et des économies, quitte à diminuer la qualité esthétique. Je pense qu'au bout du compte, c'était de l'argent vraiment bien dépensé ! Si vous regardez comment les gens réagissent à l'expérience visuelle de notre série, on peut dire que cela a été extrêmement positif." Au cours de cet entretien, elle salue d'ailleurs nommément l'un des membres du "Tolkien Estate" : "Simon Tolkien, le petit-fils de l'auteur, s'est avéré être un vrai collaborateur et un ami sur ce projet. C'est un type formidable et un auteur à part entière. Il était, en quelque sorte, l'agent de liaison désigné pour cet accord avec Amazon. Il a su nous guider, nous donner des conseils sur les différentes voies de droits qui pourraient leur poser des problèmes. Parce qu'il y a des délimitations très claires à ce sujet. Mais les ayant-droits ont été très ouverts et partants pour une certaine réinvention, qui reste fidèle à Tolkien. Nous avons tous la même vision de cette oeuvre et il n'y a jamais eu de friture sur la ligne entre nous, ce qui explique aussi pourquoi tout a si bien fonctionné."
Pour que Les Anneaux de pouvoir soit aussi belle, il a fallu 1500 artistes VFX
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