Le flegmatique acteur américain raconte son passage dans The New Look, la nouvelle série prestige d'Apple TV+ et nous parle de son rapport à la France et à la mode.
Il est Lucien Lelong. Dans The New Look, la nouvelle série prestige d'Apple TV+ (également diffusée en France sur Canal +), John Malkovich se met dans la peau du célèbre couturier qui découvrit Christian Dior. Laissant son atelier ouvert pendant la Seconde Guerre Mondiale, Lelong accepta de vendre aux Nazis, écrasé par le dilemme moral de l'Occupation. Un luxueux rôle en costumes, dans les rues de Paris, pour l'acteur américain de 70 ans, qui se confie à Première.
Dans The New Look, vous jouez un Français mais en langue anglaise et avec un accent français. Comment est-ce qu'on vous a présenté ce choix ?
John Malkovich : Quelques mois avant de filmer la série, je tournais déjà en France et en français, pour le film Carrément Cramé ! Là, c'est vrai que je fais une sorte d'accent français, mais ce n'est pas vraiment un accent français au fond. Ça a seulement la saveur d'un accent français. Je pense qu'ils voulaient ça, parce que la plupart des acteurs dans la série sont français et leurs niveaux d'anglais étaient très aléatoires. Donc je pense que l'idée était d'homogénéiser les accents.
Comment c'est de tourner en anglais avec un accent français ?
Ça va, je comprends pourquoi on se retrouve à faire ça. Mais c'est vrai que ce n'est pas évident de parler anglais en faisant l'accent français mais sans les sons français. Je l'avais déjà fait par le passé, pour un film un peu idiot qui s'appelait Johnny English. Et pour une série policière qui rejouait les meurtres d'Agatha Christie d'une manière sombre. Je jouais une version de Hercule Poirot qui n'a pas du tout été appréciée par les fans d'ailleurs, avec un accent qui a déplu à beaucoup de gens...
Quel est votre rapport à la France aujourd'hui ?
J'ai une relation toute particulière avec votre pays. D'ici un mois je retourne dans mon domaine viticole en Provence (dans le village de Lacoste dans le Vaucluse). J'ai toujours une maison en France où je vais dès que j'en ai l'occasion. Malheureusement, je ne peux pas souvent y aller, parce que je travaille encore beaucoup. Et avant The New Look, pour Complètement cramé, le film de Gilles Legardinier avec Fanny Ardant, j'ai passé un super moment du côté de la Bretagne. Je logeais dans un petit village de l'Ille-et-Vilaine, à quelques kilomètres du plateau. C'était adorable.
Vous êtes un grand amateur de mode, vous avez même créé une ligne de vêtements ("Technobohemian"). Cela vous a-t-il aidé pour The New Look ?
Pas tellement en fait. Cette série n'a pas vraiment grand chose à voir avec la mode. C'est surtout une toile de fond, pour parler des vies personnelles de Coco Chanel et Christian Dior. Mon personnage, Lucien Lelong, n'a lui-même pas été un grand designer, mais il a déniché grand nombre de talents, que ce soit Dior, mais aussi Balmain ou Balenciaga, qu'il a formé et encadré. Après, la série porte surtout sur les dilemmes moraux du business de la mode sous l'occupation nazie.
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