Dans la flopée de séries adaptées de films à voir cet automne à la télévision américaine, Minority Report était certainement la plus attendue. Treize ans après l'excellent polar SF de Steven Spielberg, le show de la FOX avait un héritage colossal à défendre. Trop lourd manifestement. Cette version télé édulcorée et aseptisée passe largement à côté de son sujet.Pourtant, c'est Steven Spielberg lui-même qui est à l'origine du projet, dont il est producteur exécutif. Il a embauché le scénariste du dernier Godzilla, Max Borenstein, pour écrire la série. Ainsi, Minority Report raconte l'histoire de Dash, l'un des trois "precog" du film, capable de voir l'avenir et surtout les meurtres qui vont se produire. Mais sans sa sœur et sans son frère jumeau, Arthur, Dash n'a que des visions incomplètes. Des flashs partiels lui dévoilant de petits détails sur les futurs crimes. Obsédé par ces visions, il va tout faire pour tenter de sauver les gens qu'il voit se faire tuer jour après jour. N'y arrivant pas tout seul, Dash va chercher de l'aide auprès d'une jeune policière, la Detective Lara Vega. Ensemble ils vont tenter de résoudre ces meurtres à venir.>>> Minority Report : les critiques US flinguent la série adaptée du filmL'idée de Spielberg et Borenstein pour ressusciter le concept Minority Report était intéressante sur le papier. Mais le résultat n'est pas du tout à la hauteur. La faute d'abord à une ambition médiocre. Très vite, on comprend où la Fox veut en venir : mettre à l'antenne un nouveau drama procédural, avec une vague mythologie de fond, qui permettra surtout d'enchaîner les enquêtes de la semaine (la première est d'ailleurs assez nulle). Elle est donc allée dans le futur chercher un nouveau couple d'enquêteurs, façon Castle et Beckett ou Mentalist et Lisbon, pour faire de Dash et Véga les nouveaux "partners in crime" de la télé US. Et inexorablement, à coup de petits sourires en coin, de tendres regards ici et là, on comprend bien qu'ils auront droit à leur histoire d'amour latente.Désespérément bateau et déjà vu, donc, même si l'emballage futuriste a de la gueule. Fox a mis les moyens et ce pilote s'amuse (parfois ostensiblement) avec le technologie SF créée par Steven Spielberg. Un bon point, certes. Mais au-delà de l'esthétique, la série n'arrive jamais au début de la cheville du film original. Totalement vidée de la substance philosophique ou éthique, qui faisait le sel de Minority Report en 2002 (peut-on condamner un homme pour un crime qu'il n'a pas encore commis ?) la série débarque avec ses gros sabots et son médium qui veut sauver des innocents. On est loin du subtil dosage action/réflexion que Spielberg avait réussi à mettre dans son thriller.Et puis la jolie Meagan Good n'est pas Tom Cruise. Loin s'en faut. Star de la comédie à succès Think Like a Man (2012) aux USA, elle n'a clairement pas les épaules d'un premier rôle, d'autant que son personnage est incroyablement fade. Et si Stark Sands s'en sort un peu mieux dans la peau du "precog" malhabile en société, c'est l'ensemble du casting (jusqu'au beau gosse Wilmer Valderrama absolument pas crédible en lieutenant de police) qui n'est pas à la hauteur.A moins d'un changement de direction brutal dans les prochaines semaines, Minority Report est donc une nouveauté parfaitement évitable en cette rentrée US déjà bien chargée.Charles Martin
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- Minority Report : une série sans ambition et sans substance (Review)
Minority Report : une série sans ambition et sans substance (Review)
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