L’édition 2015 des Emmy Awards remis hier aux États-Unis fut comme souvent pour ce genre de cérémonies assez consensuelle, mais a néanmoins réservé son lot de surprises qui augure sans doute certains changements à venir.
Premier fait notable et pas des moindres du côté des comédies : la domination Modern Family est bien révolue. Veep a obtenu la statuette après les cinq victoires pour la série d’ABC qui n’a rien décroché cette année malgré ses cinq nominations.
Cependant, ce qu’il faut aussi retenir des prix décernés dans cette catégorie, c’est sans nul doute la victoire de l’acteur Jeffrey Tambor (déjà récompensé aux Golden Globes) pour son rôle dans la série d’Amazon, Transparent. Non seulement, c’est une victoire pour l’acceptation des transgenres dans notre société, mais elle est également symptomatique de l’émergence des services de VOD notamment aux États-Unis. Uzo Aduba a d’ailleurs décroché une statuette (Meilleur second rôle féminin dans une série dramatique) pour son rôle dans la série Orange Is the New Black de Netflix.
Autre fait notable : la victoire écrasante de la série HBO (et de HBO en général) Game Of Thrones, jusque-là assez boudée aux Emmy Awards. Hormis Peter Dinklage (déjà lui) et quelques récompenses artistiques, l’absence de la série de David Benioff et D. B. Weiss aux Emmys était en effet, depuis des années, criante.
Visiblement l’académie a eu à cœur cette année de réparer cette injustice, en récompensant une saison qui paradoxalement n’était peut-être pas la meilleure. Il faut dire que bouder ostensiblement Game of Thrones était curieux dans la mesure où les Emmys sont généralement assez consensuels et récompensent souvent les séries acclamés ailleurs.
Bien évidemment, on ne peut passer à côté de la magnifique victoire (justifiée) de Viola Davis, remarquable dans How to Get Away with Murder : pour la première fois, une actrice afro-américaine dans un premier rôle dramatique fut en effet récompensée hier soir.
Si cette première met certainement en exergue les difficultés de la société américaine, elle annonce probablement aussi des changements à venir dans la place des afro-américains à la télé US. Le triomphe cette année de la série Empire est aussi là pour en attester.
Une des surprises de cette année est sans doute également la domination de la série Olive Kitteridge dans toutes les catégories concernant les mini-séries ou téléfilms. Alors que l’on assiste à un âge d’or du genre, une seule fut récompensée (meilleur mini-série, meilleur acteur, meilleure actrice), comme si aucune autre n’avait existé : American Crime, American Horror Story: Freak Show, The Honourable Woman…
Enfin, la victoire méritée de Jon Hamm pour son rôle de Mad Men, met fin à une série de malchances, in extremis à l’issue de la série. Nommé personnellement onze fois (en comptant ses guests dans les comédies) l’absence de statuette de Jon Hamm était devenue sujette à railleries à l’instar de la poisse de Leonado DiCarprio avec les Oscars. L’injustice est donc réparée.
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