Mélanie Laurent : "J'ai changé de vie le jour où j'ai arrêté de lire les critiques !"
Première/Netflix

L'actrice et réalisatrice se confie dans Première, poussée par Isabelle Adjani.

Mélanie Laurent, Isabelle AdjaniManon Bresch et Adèle Exarchopoulos. sont en couverture du nouveau Première (n°545). Après avoir partagé un extrait de leur entretien à quatre voix consacré à la fabrication de Voleuses, qui s'inscrit selon sa réalisatrice dans la lignée du Bal des folles, sous ses atours de film d'action girly ; ainsi qu'un autre passage où elle évoque les coulisses de Black Widow, une super-production de Marvel qu'elle a failli réaliser, nous publions ci dessous un échange entre cette dernière Adjani.

Que vaut Voleuses de Mélanie Laurent sur Netflix ? [critique]

Interrogée sur le fait qu'être actrice, c'est être parfois l'objet du regard des autres, la star de L'Eté meurtrier et de Possession en profite pour saluer le talent de Mélanie Laurent, qui a su mettre toutes ses coéquipières à l'aise sur le plateau de Voleuses : "Le feeling apaisé qui régnait sur ce film est l'oeuvre de Mélanie", nous confie-t-elle d'emblée à propos de cette nouvelle mise en scène après Les Adoptés ou Respire. Connue pour son franc-parler, ce qui a pu lui valoir des critiques, la réalisatrice évoque alors l'évolution de sa vision du cinéma, et de sa propre carrière.

Être actrice, c’est aussi être l’objet du regard des autres. Est-ce que ce regard peut vous abîmer ? Vous pousser à moins vous « donner », pour reprendre l’expression d’Adèle, et prendre moins de coups ?
Isabelle Adjani : Vous parlez de Mélanie là ? (Sourires.)
Pour moi, c’est une surdouée dont le talent s’exprime dans des domaines très différents et ça, ce n’est jamais bien vu en France. Elle a souffert de la richesse de ses possibles. On nous habitue tellement à devoir choisir, à devoir compartimenter. Or Mélanie est là comme elle l’entend et où elle veut. Je sais que ça a pu être pénible pour elle à certains moments à cause de la jalousie et du jugement. Heureusement, sa force d’indépendance dépasse tout ce qu’elle a pu endurer. Tant pis pour les autres…
 

On pourrait aussi le dire de vous, non ?
IA : En tout cas, j’ai rarement été là où on m’attendait et ça se paye…

Vous en avez souffert ?
IA : J’ai souvent dû faire mon mea culpa parce que je n’entrais pas dans le moule. Et ce fut à chaque fois désagréable. Camille Claudel n’aurait jamais vu le jour si je n’avais pas été victime de cette rumeur du sida que j’ai dû m’abaisser à démentir sur un plateau de JT. Ce film de Bruno Nuytten a été pour moi une forme de résurrection. Il m’a permis de sublimer ce traumatisme. Cette réparation par l’art est d’ailleurs devenue ma substance vitale. Sans ça, j’aurais sûrement sombré. J’ai rendu à une artiste sa mémoire, et cette artiste m’a en retour rendue à la vie. J’ai vécu certains films comme des réanimations. C’est un mot fort mais qui traduit un ressenti essentiel.

Mélanie, pour vous aussi, le cinéma a été une réanimation ?
Mélanie Laurent : En tout cas, j’ai changé de vie le jour où j’ai arrêté de lire les critiques ! Et puis, assez tôt, j’ai décidé de ne pas être présente sur les réseaux sociaux ou d’aller habiter sur une île, loin de Paris… (En se tournant vers Adèle.) Parce que oui, je vis sur mon île. (Rires.) J’ai pris certaines décisions qui m’ont conduite à vivre à l’écart. Je crois qu’un artiste peut atteindre une liberté folle à partir du moment où il est dégagé de certaines contraintes et peut librement faire des propositions. (...)

Pour lire la suite, rendez-vous dans les kiosques : le Première de novembre 2023 est déjà disponible. Bonne lecture !

Voici la bande-annonce de Voleuses, à voir sur Netflix :


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