Abaca

La quinzième édition du Festival International du Film de Marrakech a débuté vendredi soir. L'occasion pour le président du jury de promouvoir l'amour, la tolérance et la paix.

La 15e édition du Festival International du Film de Marrakech, placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, s’est ouverte, vendredi 4 décembre au Palais des congrès de la cité ocre. L’ouverture de l'édition 2015 a été marquée par un hommage appuyé rendu au comédien américain Bill Murray, un discours engagé de la part du président de l'édition et cinéaste américain Francis Ford Coppola ainsi qu'une interrogation sur le rôle du cinéma pour changer le monde.

"Quand on m’a invité pour être membre du jury de ce festival, j’avais un peu peur. Mais finalement j’ai accepté et je considère ma présence ici comme un geste politique car c’est mon devoir d’artiste", a déclaré le réalisateur et acteur italien Sergio Castellito lors de la conférence de presse du Festival, tout comme la réalisatrice japonaise Naomi Kawazé qui a indiqué que "faire des films commence à être de plus en plus important aujourd’hui si nous voulons nous battre contre les horreurs de ce monde".
Un sentiment partagé par le président du jury qui estime que le septième art a un rôle à jouer en tant que force d'unification : "En grandissant, j’ai découvert que les gens qui dirigent le monde sont ceux qui contrôlent les arts. Cela était vrai à l’époque médiévale quand le pape et les riches aristocrates à travers le mécénat et les dons. C’est pareil avec le cinéma aujourd’hui. Pour changer le monde, le cinéma doit être libéré de toute influence et de la mainmise de certaines personnes".

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Affichant son attachement pour le Maroc, "beau pays qui a une belle histoire", Francis Ford Coppola a également tenu à rappeler les valeurs de l'Islam dans une situation qu'il qualifie actuellement de "déchirante" : "Si l'on connaît le Coran, on sait que ses premiers mots, me semble-t-il, sont "Au nom de Dieu, le clément et le miséricordieux". Loué soit Dieu le plus miséricordieux, le plus clément. La miséricorde et la clémence apparaissent à deux reprises dans la première page. C'est toi que nous vénérons et nous te demandons de nous guider sur le droit chemin. Le chemin des bénis et non celui de ceux qui suscitent la colère ; eux ont été détournés du leur. Quiconque connaît vraiment cette splendide religion qui représentait le sommet de la civilisation au 13ème siècle, la civilisation arabe qui nous a donné les mathématiques et les sciences, sait pertinemment que les fondements de cette religion sont la clémence et la miséricorde de Dieu. Et nous croyons en ce Dieu, en sa capacité de nous délivrer de ce malentendu, de ces horreurs qui blessent, qui font du mal. Dieu ne veut du mal à personne, Dieu est clément et il est miséricordieux", explique-t-il.

Un discours d'amour, de bienvaillance et de solidarité confirmé par la présidente du Festival, Melita Toscan du Plantier, dans les colonnes du Matin : "C'est une édition particulière, faite d'échange et de solidarité. Surtout en ce moment avec tous ces actes de violence qu'on est en train de vivre un peu partout dans le monde. C'est important de révéler ces vérités et de montrer à travers ce Festival qu'en terre musulmane on accueille 36 nationalités de toutes religions, et qu'en terre musulmane, ces gens viennent échanger, partager et défendre des valeurs universelles", conclut-elle.

Le Festival International du Film de Marrakech se tient du 4 au 12 décembre 2015.