Alex Pettyfer
Epicentre Films

Alex Pettyfer, qui brille dans le très noir The Strange Ones, actuellement en salles, est un fan de Mesrine et de Gaspar Noé.

Sorti le 11 juillet, The Strange Ones est un parfait petit cauchemar de cinéma : quatre-vingt minutes de claustro et de parano concentrées dans un petit point d'Amérique. Un premier film dans lequel Alex Pettyfer trouve enfin un rôle à sa mesure, après quelques occasions manquées dans le blockbuster (le pourtant agréable Numéro quatre) et après avoir joué des muscles chez Soderbergh (Magic Mike) et Lee Daniels (Le Majordome). Rencontre avec un acteur fan de Mesrine avec Cassel, et de Gaspar Noé.

The Strange Ones : un vrai petit cauchemar bien troussé [critique]

Vous êtes plutôt rare à l'écran. Vous ne tournez pas trois ou quatre films par an...
Je ne sais pas comment les autres font ça. Je me sens épuisé après avoir tourné un film. Très fatigué. Je suis peut-être trop sélectif, aussi. Je ne veux pas enchaîner les films juste comme ça, faire film après film après film... Pour The Strange Ones, le script m'a plu mais c'est la rencontre avec Lauren et Christopher qui a été déterminante. Ils avaient une vision incroyable, très solide, très cohérente...

 

Vous jouez un rôle plutôt secondaire, en fait. Vous disparaissez très vite.
Ça ne me dérange pas. J'aime que mon personnage incarne cette ambiguité. Le film n'est pas du tout prévisible.

 

Pourquoi vous sentez-vous épuisé après un tournage ?
Peut-être parce que je ne suis pas un acteur professionnel, en fait ? Je n'ai pas suivi de cours, j'ai du mal à me dissocier de ce que je fais. Je prends tout très directement, sur un tournage.

 

Vous avez réalisé un film...
Et je joue aussi dedans. C'est doublement épuisant. Le film s'appelle Back Roads, un projet très personnel, d'après un roman de Tawni O'Dell (NDLR : traduit en français sous le titre Le Temps de la colère) sur une famille de Pennsylvanie... Réaliser m'a rappelé à quel point il fallait jouer collectif sur un film : être un acteur, c'est parfois tellement égoïste.

 

A l'époque de Numéro quatre, aviez-vous le projet de devenir une superstar de blockbusters ?
Ahah, non, pas vraiment. Ca m'excitait de tourner ce genre de films. L'idée de devenir une star du cinéma, c'est un fantasme, ce n'est pas réel. A quoi ça sert, sérieusement ? J'ai commencé le cinéma très jeune, et je ne cherchais qu'à m'éclater.

 

Vous avez toujours des propositions pour jouer dans ce genre de films comme Alex Rider ou Numéro quatre ?
Oh oui, tout le temps. Je reçois pas mal de scripts formatés, comme si les scénaristes voulaient tout faire pour plaire aux studios. Je les lis quand même, mais bon, j'ai déjà fait ça, et je cherche des nouvelles expériences... En parlant de ça, j'ai été marqué par mes rencontres avec Steven Soderbergh pour Magic Mike et Lee Daniels pour Le Majordome. Lee cherche la vérité avant tout. Son style visuel, très americana, vient après avoir trouvé la vérité du jeu des acteurs. C'est très inspirant.

 

Je trouve que votre rôle dans Magic Mike a l'air de bien résumer votre carrière : vous jouez une espèce de héros réticent à jouer le jeu, un peu en décalage par rapport aux autres...
Oui, pourquoi pas. Dans le passé, on m'a un peu poussé à rentrer dans le système mais je n'ai pas réussi à me forcer à le faire. Quand j'étais plus jeune, j'ai peut-être été un peu trop réticent, justement. Je me suis un peu calmé, maintenant.

 

Si vous ne pouvez tourner qu'un film par an, j'imagine que vous n'irez pas tourner dans une série...
Effectivement. Mais je me verrais bien faire une série limitée à dix épisodes, dans le style de True Detective.

 

C'est une question bête, mais êtes-vous cinéphile ?
Oh oui. J'adore Orange mécanique, Taxi Driver... Et Mesrine avec Vincent Cassel. Qui a réalisé ça ?

 

Jean-François Richet. Vous savez qu'ils font un nouveau film ensemble, L'Empereur de Paris, qui sort cet automne ?
Ah non ! C'est quoi ? Il y a un trailer ? (il sort son téléphone et regarde des images du film). Wow... Ca a l'air excellent. Exactement le genre de film que j'aimerais faire, ou produire. De grandes fresques violentes centrées sur un seul personnage. Comme Mesrine. Sinon j'adore Gaspar Noé. Quel style visuel.

 

Il a aussi un nouveau film, Climax...
Wow. Il y a un trailer ? (il le cherche sur YouTube, le regarde religieusement). Quel visionnaire. C'est incroyable.

 

Bande-annonce de The Strange Ones :