WARNER BROS

La comédie, diffusée demain soir sur TFX, n'est malheureusement pas aussi drôle que le premier film.

Very Bad Trip 3 sera ce week-end sur le petit écran. Mais que vaut-il vraiment ? Autant la comédie de 2009 avait été une excellente surprise, autant ses suites ont déçu la rédaction. Voici notre critique publiée à l'époque dans Première.

 

Bradley Cooper : "Very Bad Trip aurait aisément pu être un thriller. Il est construit comme ça"

"Very Bad Trip 3 ne répètera pas le schéma des précédents volets", assurait jusqu'à l'overdose l'intégralité de l'équipe du film. C'est exact : pas de blackout, pas de gueule de bois, mais pas de fou rire non plus dans ce troisième et dernier épisode de la saga. Todd Phillips a effectivement laissé tomber sa vieille recette mais n'en a pas trouvé d'autre, et se repose totalement sur ses personnages, quitte à en faire leur propre caricature. La répartition des rôles est plus déséquilibrée que jamais puisque cette fois c'est Alan le cinglé (Zach Galifianakis) qui est au centre, privant ses deux compères (Ed Helms et Bradley Cooper) de leurs coups d'éclats précédents. La quête de maturité de cet homme enfant après le décès de son père fait de Very Bad Trip 3 non pas une redite des épisodes 1 et 2, mais de Date Limite, autre film de Phillips dans lequel Galifianakis partageait l'écran avec Robert Downey Jr. Conscient de l'impact d'Alan depuis le début de l'aventure, le réalisateur cherche à tout prix la phrase culte pour un résultat artificiel qui fonctionne rarement. Pas plus que l'intrigue, qui ne sait jamais où aller : on garde certains points de repère (Doug kidnappé, des revenants du 1er film...), mais le rythme semble paralysé par l'absence des nuits débridées qui faisaient le sel de la saga. Le Wolfpack est fatigué et ce sont les autres personnages qui donnent le change. Outre John Goodman en truand classique consterné face au trio, la délirante Melissa McCarthy vole la vedette dès qu'elle apparaît et forme un duo percutant avec Galifianakis, mais le temps d'une scène seulement. Reste Leslie Chow (Ken Jeong), incarnation du chaos et principal ressort comique du long-métrage, bloqué dans un film trop prévisible qui ne peut que laisser une impression de gâchis.

Ed Helms : "Very Bad Trip 3 clôt la saga avec une certaine élégance. Toute relative, bien entendu..."

La nostalgie du Frat Pack
En voyant les efforts désespérés du film pour faire exister son trio désormais sans âme, une question germe au détour d'une scène : et si on remplaçait le Wolf Pack par son ancêtre, le Frat Pack ? Souvenez-vous : Retour à la fac, comédie de Phillips sortie il y a dix ans. Mêmes profils (un anxieux qui finit par prendre les devants, un leader et un taré), même type d'acteurs connus mais pas trop (Luke Wilson, Vince Vaughn et Will Ferrell), et même efficacité que Very Bad Trip premier du nom. Sauf qu'à l'époque, le blackout suite à une nuit torride n'était pas un gadget et les héros formaient de vrais personnages de comédie et non de simples gimmicks.En un seul film, le Frat Pack faisait ses preuves et semblait plus polyvalent que ses lointains cousins qui ratent leur passage à la sobriété, et du même coup leur sortie. Il y a moins de folie dans l'intégralité de Very Bad Trip 3 que dans les photos qui illustrent les génériques de fin de ses prédécesseurs, et c'est bien dommage.

Yérim Sar

Zach Galifianakis est déçu des suites de Very Bad Trip