Ruth Bader Ginsburg
Magnolia Pictures

La juge membre de la Cour suprême des États-Unis, décédée vendredi, avait fait l’objet d’un docu sorti au cinéma en 2018.

Le décès de Ruth Bader Ginsburg, le 18 septembre dernier à l’âge de 87 ans, a déclenché un séisme politique aux Etats-Unis. Cette farouche opposante de Donald Trump - "Mon souhait le plus cher est de ne pas être remplacée avant qu’un nouveau président ne soit en place", a-t-elle déclaré sur son lit de mort - était pourtant assez peu connue en France. Pour mieux comprendre l’importance de cette icône féministe et le choc généré par sa disparition, on peut voir RBG, le film documentaire que lui avait consacré Betsy West et Julie Cohen, en 2018. Présenté à Sundance et nommé aux Oscars, il est disponible sur plusieurs plateformes de VOD à défaut d'être programmé par une chaine de télévision française. A l’occasion de sa sortie en salle, Première en avait dit le plus grand bien : 

"Lunettes immenses et carrées qui lui mangent la moitié du visage, col en dentelle et cheveux tirés en chignon strict, le look de Ruth Bader Ginsberg, 85 ans, se décline à l’infini sur des tote bags ou des mugs. Celle dont la biographie intitulée Notorious RBG est chapitrée par les paroles du rappeur notoire B.I.G est devenue ces dernières années un véritable symbole pop et féministe. Mais comme le démontre le documentaire de Betsy West et Julie Cohen, qui fut le succès surprise de cet été aux États-Unis, la juge Ginsberg mérite ce statut tardif. Sur un mode assez hagiographique, le documentaire est rythmé par les différentes affaires qu’elle a défendues, et souvent gagnées, qui en ont fait une championne de l’égalité des sexes arguant principalement que la clause de protection égale du 14ème amendement devait s'appliquer aux femmes pour notamment remédier aux écarts d'embauche, de pratiques commerciales et de politique publique. On y découvre aussi l’autre versant, plus personnel, d’une épouse heureuse en mariage qui a étudié le droit dans les années 1950 à Harvard où elle faisait partie des neuf femmes d’une promotion qui comptait 500 hommes. On peut supposer que la question posée lors de son entrée, « Comment justifiez-vous de prendre la place d'un homme compétent ? », a dû allumer sa flamme féministe. Militant sans jamais tomber dans le prosélytisme, RBG atteste par l’exemple d’une époque qui commence enfin (parfois maladroitement préférant l’iconisation aux faits) à relire son histoire au féminin.