Le film culte d'Etienne Chatiliez fête son 35e anniversaire.
L'histoire de La vie est un long fleuve tranquille : Une petite ville du Nord de la France. Le docteur Mavial dirige la maternité locale. Sa maîtresse, l'infirmière-chef Josette, attend depuis des années de pouvoir l'épouser. Lorsque la femme du médecin meurt, celui-ci ôte tout espoir à Josette, qui se venge aussitôt en révélant que, douze ans plus tôt, dans un accès de colère, elle a interverti deux nouveau-nés. Les familles respectivement victimes de l'échange n'ont vraiment rien en commun : les Le Quesnoy mènent une vie on ne peut plus respectable de bons bourgeois catholiques, tandis que les Groseille vivotent dans une HLM grâce à de petites combines. Cette révélation va semer le trouble...
Venu du milieu de la publicité (c'est notamment à lui que l'on doit la pub culte pour l'insecticide Super Timor), le nordiste Étienne Chatiliez se lance dans le grand bain du cinéma le 3 février 1988 avec son premier long-métrage, La vie est un long fleuve tranquille.
Tourné dans l'agglomération lilloise, notamment sa vile natale de Roubaix où se déroule l'intrigue du film, le film retrace la vie de deux familles que tout oppose : les petits bourgeois Le Quesnoy et les prolos Groseille, qui découvrent qu'un de leurs enfants respectifs a été échangé à la naissance... Derrière la comédie de mœurs, La vie est un long fleuve tranquille dessine le portrait satirique d'une France populaire évoluant à plusieurs vitesses. Le résultat fut particulièrement aux prises avec la France de la fin des années 80, puisque le film fut l'un des plus gros succès de l'année 1988 : dépassant les quatre millions d'entrées en salles, il devint un phénomène de société et reste encore aujourd'hui une des comédies les plus populaires de sa génération.
André Dussollier : "Tanguy, c’est un sujet insolent et enfin une vraie comédie"Applaudi du public, La vie est un long fleuve tranquille le fut également de la critique et du monde du cinéma en général. Voici un extrait de celle que publia Bertrand Mosca dans Première : "Si vous aimez le manichéisme, les contrastes entre noir et blanc, gentil et méchant, beau et laid, il faut voir l’édifiant spectacle de deux familles bien françaises. Chez les Groseille, on se fout de tout et on laisse les enfants vaquer à leurs occupations (sniffer de la colle en cachette, se péter à la bière dès douze ans…) tandis que chez les Le Quesnoy, on se vouvoie, on met les mains sur la table et on n’oublie surtout pas que ‘le lundi, c’est raviolis !’ La Vie est un long fleuve tranquille aurait pu se contenter d’être un film ironique et pervers sur les petits riens de deux vies de famille, irrésistiblement caricaturales, et donc comiques. Mais c’était sans compter sur le mauvais esprit d’Etienne Chatillez pour qui l’humour n’est pas une fin en soi. Le rire devient vite narquois, puis grinçant et, à l’occasion, émouvant. Une rasade de fous rires salvateurs et une bonne humeur décapante."
Galop d'essai plus que réussi de la part de Chatiliez, le film triompha lors de la cérémonie des César : nommé sept fois en tout et pour tout, le film repartit avec quatre trophées : ceux du meilleur premier film, du meilleur scénario, du meilleur espoir féminin pour Catherine Jacob et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Hélène Vincent. Mais La vie est un long fleuve tranquille, c'est aussi une ribambelle de citations cultes et de scènes hilarantes portées par de grands noms du cinéma hexagonal (Hélène Vincent, André Wilms, Patrick Bouchitey) et par de jeunes enfants en pleine forme parmi lesquels on peut découvrir un tout jeune Benoît Magimel, ainsi qu'un autre futur acteur, Tara Römer, malheureusement décédé en 1999. Des Jésus, reviens ! du père Aubergé aux raviolis de la famille Le Quesnoy, La vie est un long fleuve tranquille a laissé quelques traces indélébiles dans la mémoire collective.
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