Jennifer Lopez et Chris Tucker ont aidé Ben Affleck à écrire Air, son film sur Nike et Michael Jordan
Abaca

Le champion de basket a aussi eu une grande influence sur lui, en chosissant Viola Davis pour jouer sa maman.

Après Gone Baby Gone, The Town, Argo et Live By Night, le prochain film de Ben Affleck en tant que réalisateur s'intitule Air. Il revient sur la success story de Nike, et sur comment ses fondateurs ont tout fait pour s'associer à Michael Jordan autour d'une célèbre gamme de baskets, les Nike Air Jordan. Ben y tient l'un des deux rôles principaux, celui de Phil Knight, le co-fondateur de la marque avec Sonny Vaccaro (joué par son pote de longue date Matt Damon).

Attendu début avril sur Amazon Prime Vidéo, Air sera plus qu'un biopic sur les fondateurs de Nike, et en expliquant ses multiples points d'intérêt, Ben Affleck révèle au Hollywood Reporter qu'il a été épaulé par plusieurs personnes au cours de son écriture, officiellement effectuée avec Alex Convey (Wild Things). En plus de Matt Damon, avec qui il collabore depuis le début de ce projet, via leur société en commun, Artists Equity (qu'ils viennent de créer), Ben Affleck a suivi les conseils de son épouse, Jennifer Lopez, mais aussi de l'un de ses acteurs, Chris Tucker, qui joue Howard White, le mentor du basketteur. Entre deux révélations sur son expérience en Batman, voici ce que raconte Ben Affleck.

The Last Dance (Netflix) : l'ode immanquable à Michael Jordan

"Jen est brillante. Elle a une connaissance incroyable en matière de mode, elle sait comment elle a évolué à travers la culture, en confluence avec la musique, le sport, le divertissement et la danse, commence Ben Affleck. Elle m'a aidé à parler correctement des raisons qui ont fait que les Jordans soient aussi importantes parce que la culture et le style des années 1990 en Amérique étaient à 90% inspirés par la culture black. Cette même culture noire qui était pionnière dans la musique, dans la danse, dans la mode... et qui a été volée, réappropriée, marketée en Elvis ou autre. Dans ce cas particulier, Nike, une société dirigée par des blancs, a commencé à faire du business avec des athlètes afro-américains sous couvert d'affiliation identitaire, mais pour vendre des trucs. Ils ont véritablement profité de la valeur que représentait Michael Jordan. Je ne crois pas qu'on exagère en disant cela. Ils sont vraiment passés de : 'Hey, les mecs, on a de belles chaussures' à 'Si Mike en a, vous en voudrez'. "

"Mon film ne parle pas que de cela, ajoute-t-il. Ce n'est pas qu'une réflexion que l'appropriation de la culture black par les Américains blancs. Ce n'est pas à moi de raconter cette histoire. Je parle d'une combinaison de plein de choses dans ce film, et c'est un aspect parmi d'autres. Je ne peux pas non plus l'omettre, car ce serait de l'irrespect envers la manière dont ça s'est réellement passé. Alors ce que je fais, c'est que j'en parle à des gens qui comprennent tout ça mieux que moi et qui sont capables de m'aider à contextualiser. En l'occurrence, Charlese (Antoinette Jones, chargée de créer ses costumes, ndlr), ou Viola (Davis, qui joue la mère de Michael Jordan, comme il le détaille plus bas). Chris (Tucker) m'a aussi livré ses monologues, il a imaginé des scènes entière. Tout cela était très organique. C'est pour ça que j'ai demandé à ce que Chris soit payé en tant que scénariste aussi. Je voulais que ce soit clair qu'il était une voix importante ayant contribué à ce film. Nous (Affleck, Damon et Tucker) n'avons finalement pas réclamé de crédit en tant que co-scénaristes, mais ça compte pour moi d'affirmer que Chris est un p*** de bon auteur."

 

Viola Davis
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Au cours de cet entretien fleuve avec le magazine hollywoodien, Ben Affleck raconte aussi comment Michael Jordan en personne a influencé son film. Notamment en lui demandant de caster Viola Davis (oscarisée pour Fences, de Denzel Washinhton) pour incarner sa maman, et ce même si elle n'avait que peu de temps d'écran.

"Jordan, c'est un héros pour moi, détaille Affleck. Et je sais à quel point c'est une figure importante, notamment pour la communauté afro-américaine. Personne ne vous demande de faire une hagiographie, mais il faut le cerner correctement. Je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un avec ce genre de charisme, ce pouvoir qui fait que dès qu'il entre dans une pièce, son aura se réverbère."

Détaillant ensuite leur rencontre au golf, il précise : "Juste pour être clair : ce film, ce n'est pas l'histoire autorisée de Michael Jordan.", avant de raconter exactement l'investissement du champion dans ce projet.

"C'est lui qui m'a parlé de Howard White, alors qu'il n'était pas dans le script original, et qui est joué finalement par Chris Tucker, poursuit Affleck. Quand je lui ai demandé s'il avait des détails sur son père, il ne m'en a pas donné... mais m'a parlé de sa maman, qui était à peine présente dans notre histoire. C'est là que j'ai compris quel film ce serait. Parler de sa mère avec lui comme ça, c'était bouleversant. C'est à cet instant que j'ai réalisé : 'Oh, mais ce film n'est pas à propos de Nike.'"

"Et donc au cours de cette conversation, je lui ai demandé : 'Tu as une idée de qui pourrait...', se souvient Ben. Et là je me suis dit : 'Oh merde.' Car j'allais lui demander qui caster. Et si je ne parvenais pas à engager l'actrice en question, je donnerais l'impression que je n'écoutais pas ses conseils, que je l'ignorais. Alors que c'est parfois vraiment dur d'avoir les acteurs qu'on vise. En même temps, je savais quel nom il allait me donner, car c'est la même personne que je rêvais de diriger depuis des années. Je ne crois pas qu'un 'meilleur acteur', cela existe de façon objective. Mais je pense à propos d'une poignée de personnes que si vous dites : 'Voici les meilleurs acteurs du monde', Viola Davis en fera partie. Bref, Jordan me regarde droit dans les yeux et me cite son nom, alors qu'à ce moment-là, elle n'a qu'une ligne de dialogue dans notre histoire. Et je me dis : 'Oh mon dieu, il veut que je propose le rôle à Viola Davis, mais comment je peux faire ça alors qu'elle n'aura qu'une phrase à dire dans toute le film ? Ca ne se fera jamais.' Mais il insiste : 'C'est elle, ma mère.' Il était carrément sérieux. 'Viola Davis est ma mère.' La discussion était terminée. Peu importe comment on y arrivera, ce n'est pas son p*** de problème, mais il faut qu'on le fasse." 

Racontant ensuite avoir "supplié" l'actrice d'accepter, le réalisateur conclut : "Je suis certain qu'elle a dit oui parce que j'ai présenté les choses ainsi : 'Michael Jordan voudrait que tu joues sa maman.' Ce n'était certainement pas parce que 'Ben Affleck te veut dans son film.' Elle n'est pas sensible à la flatterie, on voit bien que ça l'irrite. Je l'ai traitée avec respect, en lui disant : 'Quand tu seras prête, préviens-moi, je serai là.' Je voulais que ce qu'elle fait dans ce film soit une surprise, parce que depuis que j'ai commencé à l'écrire -et donc à travailler étroitement avec Matt et Jen, qui m'ont donné de très bonnes répliques- ce film est devenu de mieux en mieux."

Voici la bande-annonce de Air, également porté par Jason Bateman, Chris Messina, Matthew Maher, Marlon Wayans, Gustaf Skarsgard et Julius Tennon :