Il reste encore demain - photo
Luisa Carcavale

La problématique plaît au public : les dessous de la société patriarcale et fasciste de l’Italie d’Après-Guerre.

Le décor se plante dans le foyer de Delia, en 1946 dans les rues de Testaccio à Rome. La ville se partage entre l'espoir suscité par la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de prendre fin. Ces évènements redéfinissent les fondations d'une Italie ariérée, qui ampute les femmes de libertés.

Mariée à Ivano, Delia subit un climat domestique violent, dont ses trois enfants sont témoins. Delia trouve du réconfort auprès de son amie Marisa, avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Au printemps, leur routine morose se transforme en un moment festif, lorsque toute la famille se prépare avec enthousiasme à la célébration des fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella, qui sans le savoir, s’aventure à un destin similaire que celui de sa mère.Toutefois, l'arrivée d'une lettre mystérieuse va tout chambouler et inciter Delia à trouver le courage de penser à un avenir meilleur pour tous.


 

Cette comédie engagée a eu un effet retentissant en Italie. Barbie et Oppenheimer, qui étaient en compétition pour les films les plus rentables de l'année, n'ont pas dominé le box-office italien. Le premier, avec un chiffre d'affaires de 1,4 milliard de dollars réalisé à l'échelle mondiale, a comptabilisé une affluence de 4,3 millions d'entrées dans la péninsule, tandis que le second en a enregistré 3,7 millions. Il reste encore demain a considérablement pris l'ascendant sur ces scores, avec un total de 4,8 millions d’entrées recensées en deux mois. Un score presque impensable pour un film en noir et blanc, bien loin de l'énergie des blockbusters. Il semblerait que la problématique satisfasse le public : les dessous de la société patriarcale et fasciste de l’Italie d’Après-Guerre.

Paola Cortellesi (Contes italiens, Figli), connue pour ses talents d’actrice, allie pour la première fois acting et réalisation de cette comédie nostalgique, amplie de conventions poussiéreuses qui sauront faire frissonner les féministes engagées. Elle incarne Delia, cette mère au foyer désabusée, mariée à Ivano, interprété par Valerio Mastandrea (Fais de beaux rêves, The Place, Euforia).

Il reste encore demain sortira le 13 mars 2024 en France.

Les cinémas italiens sont à l’agonie