Les deux espions d'Agents très spéciaux se confient sur leur préparation, leurs façons d'entrer dans la peau de ces deux hommes que tout oppose et le travail avec Guy Ritchie.
Ce soir, TF1 diffusera pour la première fois en clair Agents très spéciaux, un film d'espionnage réussi de Guy Ritchie. En 2015, Première avait interviewé son duo : Henry Cavill (l'agent de la CIA Napoleon Solo) et Armie Hammer (son homologue du KGB Kuryakin). Flashback.
Qu’est-ce qui vous a convaincus de signer pour ce film ? L’espionnage ou Guy Ritchie ?
Armie Hammer : Guy Ritchie à la réalisation est ce qui m’a le plus convaincu.
Henry Cavill : J’ai juste entendu ‘Guy Ritchie fait un film’ et j’ai dit ‘OK, j’auditionne, je suis là. Je ferai que vous voudrez, pas de soucis' (rires).
AH : C’est un réalisateur tellement brillant et fin, c’est un régal de bosser avec lui. Il a une approche particulière des choses et il n’hésite pas une seconde à vous le dire quand vous tentez un truc qui ne marche pas. Par contre si ça fonctionne, c’est le premier à s’en réjouir.
La série d’origine a-t-elle été importante dans votre préparation ?
AH : C’était plus une référence qu’autre chose. Mais on voulait que ce soit vraiment nouveau. Je n’ai pas copié la façon de jouer de David McCallum, ce n’était pas du tout ce que souhaitait Guy Ritchie. Lui et le producteur Lionel Wigram avaient une idée très précise de l’identité des personnages et de ce qu’ils voulaient montrer à l’écran.
HC : Guy m’a dit de ne pas la regarder, que ça allait probablement me distraire. C’est dire à quel point il avait sa propre vision.
Agents très spéciaux - Guy Ritchie : "J'aime pervertir les genres"
Henry, comment avez-vous mis au point l’accent si particulier que vous avez dans le film ?
HC : C’est marrant cette histoire d’accent, on a changé plusieurs fois en fait. J’ai essayé pas mal de choses, dont une version à la Clark Gable. Un jour Guy est venu me voir pour me dire que ça ne fonctionnait pas, qu’on aurait dit un Anglais avec un accent américain merdique (rires). On a fini par se mettre d’accord sur un accent qui lorgne vers la côte Est des États-Unis. Mais il reste quelque chose de très britannique en Napoleon Solo, même s’il est Américain. C’est un anglophile, passionné par tout ce qui touche à l’Angleterre. J’espère que mon accent dans le film montre cette dualité.
Armie, avez-vous eu peur que le bide de Lone Ranger au box-office ne tue votre carrière ?
AH : Non. Je ne vais pas vous dire que tout ça m’a fait plaisir mais je pense que ce n’est pas de ma faute si ce film n’a pas marché. Ce que les journalistes américains ont écrit dessus, parfois même avant qu’ils n’aient vu le film, a certainement participé à en faire un flop. Ils ont vu une opportunité d’en dire du mal et ils l’ont fait. Après j’ai eu de la chance, parce que j’avais déjà commencé à travailler sur Agents très spéciaux. J’ai un peu esquivé le problème !
Vous avez suivi un entraînement physique spécial pour Agents très spéciaux ?
HC : On a évidemment fait gaffe à ce qu’on mangeait et à garder la forme, mais…
AH : Non je t’arrête tout de suite, t’es une bête mec ! Un vrai animal. Ce mec va à la salle tout le temps, il mange super bien, ça en devient dingue. Il prend son entraînement super au sérieux. Au début on te dit : ‘Henry va faire de la muscu, tu viens ?’ ‘Carrément, j’arrive !’ Et puis ensuite : ‘Il y retourne là ? Je zappe aujourd’hui mais j’irai demain, promis’. Et boom, ça fait déjà trois semaines et lui y est allé tous les jours ! C’est un fou je vous dis.
HC : Hey, j’ai pas trop le choix si je veux rentrer dans le costume de Superman (rires).
Henry Cavill et Armie Hammer en mode James Bond dans le très cool Agents très spéciaux - Code UNCLEVous venez justement de tourner Batman V Superman avec Zack Snyder. À quel point est-ce différent de travailler avec lui ou Guy Ritchie ?
HC : Zack est un mec très visuel. Il voit les choses dans sa tête à l’avance. C’est un peintre, il compose ces tableaux incroyables sur chaque plan. Le truc, c’est qu’il ne faut rien changer, sinon ça bousille tout. Guy Ritchie est à l’opposé. On travaille ensemble pour raconter une histoire. Il est toujours à l’écoute de ce que vous pouvez apporter au film.
Que pensez-vous de l’opposition entre Marvel Studios et Warner Bros sur les films de super-héros ?
HC : Il n’y a pas d’opposition. Quand Avengers 2 est sorti, j’étais super content qu’il fonctionne, parce que ça veut dire que les gens ont encore envie de films de super-héros. Les deux studios vendent des gâteaux, l’un au chocolat, l’autre à la vanille. Et si les gens ne veulent plus de gâteaux, on est baisé. Donc on fait au mieux notre travail de vendeurs de gâteaux.
Vous ne croyez pas que les gens vont en avoir marre un jour prochain ?
HC : On ne sait jamais, il en faut parfois peu. Mais j’espère que non, parce que ces histoires sont fun. Ces héros sont des dieux des temps modernes, c’est fascinant. Et c’est assez sain que Marvel et Warner/DC Comics ne fassent pas les mêmes films. On a le choix : une bonne histoire et beaucoup d’humour ou des films plus réalistes avec d’excellentes histoires aussi. Et parfois on veut les deux sortes de gâteaux !
Donc votre message, c’est mangez des gâteaux ?
HC : Ah ah, ouais ! Les gâteaux, c’est l’avenir du cinéma !
Interview François Léger
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