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De passage en France, le réalisateur de Heat fait le point sur ses projets.

Michael Mann était à Lyon la semaine dernière, invité par le Festival Lumière à présenter la version restaurée de son chef-d’œuvre Heat. Il en a profité pour accorder une longue interview à Libération, dans laquelle, entre deux considérations toujours passionnantes sur le numérique et les director’s cuts de ses films, il fait le point sur ses nombreux projets en cours. Toujours occupé par son biopic d’Enzo Ferrari et une mini-série sur la guerre du Vietnam, Hue 1968, le réalisateur a également levé le voile sur un projet de western intitulé Comanche :

L’action se passe en 1871. C’est un scénario très ambitieux qui suit quatre personnages dont les trajectoires vont converger progressivement, au milieu d’un même paysage qui se transforme, comme un bateau se noie lentement. En fait, c’est la même histoire que La Prisonnière du désert, de John Ford, sauf que ce film prenait beaucoup de libertés très problématiques. Cynthia Parker n’avait rien à voir avec le personnage qui en était inspiré, rien d’une Natalie Wood. C’était une épouse et mère épanouie de cinq enfants, la quarantaine, qui ne parlait pas anglais, arrachée à sa famille pour être assimilée parmi les Blancs. Elle essaiera de s’échapper plusieurs fois, avant de se suicider. Ce n’est pas vraiment une histoire drôle.

Michael Mann prépare une mini-série sur la guerre du Vietnam

Mann ignore encore s’il parviendra à mener ce projet à bien. “Aujourd’hui, aux Etats-Unis, c’est assez facile de mettre un film étiqueté drama en production s’il coûte moins de 30 millions de dollars ou s’il est destiné à un service de streaming ou de VOD. Là, ça ne va pas être évident à monter.” Le réalisateur, qui se dit intéressé par “l’invention de nouveaux mondes”, explique aussi être impliqué dans un mystérieux projet de science-fiction, et en profite pour faire l’éloge d’Avatar : “Quand je vois combien est spectaculaire ce que font dans ce registre des gens comme James Cameron ou Christopher Nolan, c’est grisant. Je trouve le travail de James Cameron sous-estimé. Avatar est un accomplissement extraordinaire. Il dépasse à chaque fois toutes les attentes que l’on peut projeter sur l’un de ses projets. Cameron a toujours eu plusieurs frontières d’avance dans ce domaine, puisqu’il invente lui-même la technologie pour soutenir sa vision. Ce que l’on avait un tout petit peu fait pour Collateral. Et j’aime cette dimension de pionnier. C’est excitant.