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En 1994, pour la sortie de Pulp Fiction, QT commentait ses scènes d'action préférées.

L’Année du Dragon (Michael Cimino, 1985)

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Quentin Tarantino : « Le flingage du restaurant ! Et aussi un autre flingage, un peu plus tard, dans une discothèque. Mais celui-ci en particulier. L’ensemble est tellement dynamique ! Une scène d’action réussie est ce qui peut s’approcher le plus du cinéma à l’état pur. »

Voyage au bout de l’enfer (Michael Cimino, 1978)

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« On peut dire tout ce qu’on veut de Michael Cimino, mais quand il s’agit de cette séquence de roulette russe, il faut fermer sa gueule. C’est l’une des meilleures scènes de l’histoire du cinéma, de celles qui se comptent sur les doigts d’une main. Ce n’est pas qu’une scène d’action bien assemblée, il y a dedans tellement de drame et de tension… »

Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979)

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« L’euphorie ! Avec La Chevauchée des Walkyries en fond sonore… Une scène de bataille aussi colossale, réalisée avec autant de plaisir et de verve, ça vous emporte ! Vous oubliez que vous regardez un film et vous êtes aspiré dans l’action, qui se retrouve tout autour de vous, et vous êtes là : « Oh Wow ! »

Scarface (Brian De Palma, 1983)

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« Le flingage final est bon, mais j’aime particulièrement la séquence de l’achat de la drogue, suivie de la scène de la tronçonneuse, puis d’un flingage. Tellement intense ! »

L’impasse (Brian De Palma, 1993)

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« Je crois sincèrement qu’il n’y a que deux choses à retenir dans L’Impasse. Mais elles sont tellement bonnes qu’elles sauvent le film. La scène du billard, chef-d’œuvre de suspense, et le poursuite dans le métro. Je suis retourné quatre fois au cinéma, rien que pour voir cette poursuite. Elle commence quand il sort du club. A partir de là, pendant les vingt minutes qui suivent, vous êtes parti pour une fantastique leçon de cinéma. »

Le Syndicat du crime 2 (John Woo, 1987)

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« Chez John Woo, j’adore les fantastiques séquences d’ouverture de The Killer et A toute épreuve. Mais ma séquence préférée reste le climax du Syndicat du Crime 2. C’est probablement, toutes catégories confondues, ma scène de flingage préférée. Suivie de près par le flingage final de La Horde Sauvage, de Sam Peckinpah. »

Guet-Apens (Sam Peckinpah, 1972)

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«  J’adore cette scène de fusillade dans l’hôtel où Steve McQueen tire au fusil de chasse. Ça se passe sur plusieurs étages, dans un espace assez réduit ; c’est monté très serré, avec un grand nombre de plans, et ça fonctionne parfaitement. Le livre est génial. La seule raison qui pouvait justifier un remake (sous le même titre, avec Basinger et Baldwin) était de coller au livre, ce qui n’avait pas été fait la première fois. Or, le remake est une copie carbone du premier. »

Le Point de non-retour (John Boorman, 1967)

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«  Les premières vingt minutes sont absolument hypnotiques. Cette façon bizarre de raconter l’histoire avec des flashbacks pendant le prégénérique, puis ce « tap tap tap tap tap » obsédant de Lee Marvin marchant dans le couloir, jusqu’à cette explosion de violence où il décharge son pistolet sur un lit vide ! Démentiel. Pas la peine de préciser que je suis un fanatique de Lee Marvin. »

Terminator 2 (James Cameron, 1991)

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« Cameron commence toujours très fort. L’ouverture de True Lies est merveilleuse. Aliens, le retour est génial. Cameron est un as pour filmer les maquettes et tout ce qui est mécanique. Mais ce qu’il a fait de mieux, c’est cette course entre la moto et le camion dans Terminator 2. Quand vous faites un film à si gros budget, il ne faut pas seulement être bon, il faut vraiment tourner ce qui s’est fait de mieux jusqu’alors. Cameron n’a jamais cessé de faire ça. »

Huit millions de façons de mourir (Hal Ashby, 1986)

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« La folie et la tension de cette scène de confrontation dans l’entrepôt ! Encore un script d’Oliver Stone. Ce que je préfère chez lui, c’est ce qu’il a écrit pour d’autres, même si je trouve Salvador et JFK excellents. Quand on se voit, il me dit : « Je comprends très bien ce que tu peux ressentir (par-rapport à Tueurs-nés). Si je pouvais retirer mon nom de Huit millions de façons de mourir, je le ferais immédiatement. » Et je lui dis : « T’ES FOU, C’EST UN GRAND FILM ! » Ironiquement, peut-être qu’il m’arrivera la même chose : un réalisateur viendra me dire que la meilleure chose que j’ai faite, c’est Tueurs-nés. Arrgh ! (Il fait mine de se tirer une balle dans la tête.)

Police Fédérale, Los Angeles (William Friedkin, 1985)

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« La scène de poursuite en voiture sur l’autoroute est fantastique. Il faut y ajouter celle où William Petersen court après John Turturro à l’aéroport. William Friedkin fait ça mieux que personne. Il suffit de penser au Convoi de la peur (Sorcerer). C’est un film qui a été sous-estimé à l’époque, mais il prend de la valeur avec le temps. C’est une vraie épopée, un film vraiment excellent. »

Indiana Jones et le temple maudit (Steven Spielberg, 1984)

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« Une des scènes d’action les plus amusantes que je connaisse, à égalité avec certaines séquences des Jackie Chan. Tout ce truc avec le poison et l’antidote, les glaçons et le diamant, pendant qu’ils chantent Everything Goes (tout est permis) en cantonais. C’est génial, c’est si drôle, si malin et si plein d’invention. »

Propos recueillis par Gérard Delorme, Première, novembre 1994.