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L'adolescence et l'identité: en deux mots, voilà le sujet de ce film stupéfiant et magnifique qui, sans esbroufe, sans tapage, sans grandiloquence, s'intéresse à deux des questions les plus passionnantes qui agitent le cinéma d'aujourd'hui. Avec ce film extrêment pudique tant dans sa façon d'aborder son sujet que dans sa mise en scène discrète, le cinéma argentin donne une nouvelle fois la preuve de sa fascinante vitalité, de son incroyable inventivité et de l'absence de tabous qui caractérise ses multiples jeunes talents.
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Alex est hermaphrodite. Alex n’est pas un escargot. Pourtant, comme ce mollusque, cet(te) ado possède deux sexes et vit caché(e), non pas dans sa coquille, mais dans une maison isolée sur la côte uruguayenne. Sa rencontre avec un chirurgien, ami de ses parents, et son fils, un ado en rut, va bouleverser sa vie à jamais.
Peu de films ont pour héros une personne atteinte d’« ambigüité génitale » pour employer un terme médical. Une personne, deux sexes, et alors ? Avec XXY, la réalisatrice Lucia Puenzo décide de briser le tabou de l’hermaphrodisme avec suffisamment d’adresse pour que le spectateur soit touché. Le trouble d’Alex est omniprésent alors que l’atmosphère glauque et les dialogues crus renforcent ce sentiment de malaise avec lequel la réalisatrice joue ostensiblement. Au final, à trop en faire, Lucia Puenzo nous livre un premier film intéressant, mais somme toute un peu déprimant.
Toutes les critiques de XXY
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans la lignée d'une Lucrecia Martel (La Niña santa), Lucia Puenzo démontre dans la première heure un vrai talent de cinéaste, saisissant avec sensibilité des personnages qui se cherchent et qui partagent maladroitement des bribes d'informations et d'émotions. Elle s'appuie sur la performance électrisante de sa comédienne principale, Inés Efron, 22 ans, tout en colère et en souffrance mêlées. Et puis le récit faiblit au fur et à mesure que les zones d'ombre disparaissent, affichant ici et là un symbolisme un peu lourdaud. Miracle néanmoins : un sujet casse-gueule ne fait pas trébucher le film...
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Plaidoyer pour le libre arbitre, le respect de chaque individu dans son intégrité physique, et le droit de chaque être humain à disposer de son corps et de son identité, XXY dépeint le trouble d'Alvaro (dadais vierge à l'homosexualité rentrée) devant le corps d'Alex (androgyne renfermée mais au désir impatient, qui lui prouve qu'elle possède une façon "spéciale" de le satisfaire). Les deux adolescents se découvrent une complicité amoureuse et sexuelle. Avec beaucoup de sensibilité et de probité artistique, le film évite les écueils inhérents au sujet. XXY n'est pas un film à thèse conjuguant vulgarisation clinique et plaidoyer moral ni un drame licencieux cultivant le sensationnalisme. Mais une histoire de tolérance qui s'offre un pied de nez aux voyeurs : Alex est violée sur une plage par trois machos qui veulent "voir".
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Avec tact et sensibilité, la caméra de Lucia Puenzo s'empare du secret d'Alex - remarquablement interprétée par Inés Efron, une comédienne argentine de 24 ans - par petite touches impressionnistes. Un beau film où à l'incertitude des corps répond la résolution des sentiments.