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C’est en 2017 que Frédéric Videau (A moi seule) a eu envie de s’emparer de la question de la police. Avant donc qu’elle devienne un sujet central dans la société française avec les heurts liés au mouvement des Gilets Jaunes. Construit façon Rashōmon, Selon la police explore une journée d’un commissariat toulousain, via plusieurs flics de toutes générations. Une polyphonie qu’on retrouve dans la multiplicité des tons employés, le drame social y côtoyant le mélo et un humour tout en dérision. Et c’est précisément ce mélange des genres - symbolisé par ce choix d’une écriture sophistiquée pour raconter une réalité quasi documentaire - qui ne fonctionne pas. Cette artificialité abîme le récit jusqu’à une dernière ligne droite si prévisible qu’elle en perd tout impact. Videau se complique trop la vie pour délivrer un message limpide : dis-moi quelle police tu as, je te dirai dans quelle société tu vis.