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Frais lauréat du Prix Nobel, l’écrivain argentin Daniel Mantovani accepte de revenir dans sa petite ville natale qui veut le faire citoyen d’honneur. Problème : installé en Europe depuis plus de trente ans, misanthrope fini, il est totalement déconnecté du monde. Les habitants de Salas vont se charger de le faire descendre de son piédestal… Mariano Cohn et Gaston Duprat prennent un malin plaisir à faire vivre les pires tourments (blessures d’orgueil, imbroglios amoureux…) à leur héros, malmené par ses anciennes connaissances dont il a fait les protagonistes anonymes de son œuvre littéraire. Le film, qui interroge la notion de liberté artistique et de droit à la tranquillité (même si cela peut passer pour de l’arrogance), est intéressant quand il reste dans les clous du portrait existentiel. Il l’est un peu moins quand il fraye avec la farce au trait parfois grossier. L’énigmatique épilogue lui donne néanmoins un autre relief, qui remet ce qu’on vient de voir en perspective.
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Prix Nobel de littérature vivant à Paris, Samir Amin refuse les invitations qui lui sont faites pour le célébrer. Sauf une… dans la petite ville algérienne où il est né et qui souhaite le faire citoyen d’honneur. Un retour compliqué car il s’y retrouve confronté à ceux dont il s’est inspiré dans ses livres et à la situation politique électrique du pays. Mohamed Hamidi (La Vache) remake ici le Citoyen d’honneur (2015) de Mariano Cohn et Gaston Duprat où il était question d’un auteur argentin exilé en Europe. Mais plus que la localisation géographique, c’est le ton qui change. La comédie sociale grinçante laisse place à un film soucieux avant tout de créer de l’émotion. Le résultat se révèle plus attachant mais aussi plus mièvre, rendant très capillotractés les moments où la violence soudain surgit, faute d’avoir su mettre en œuvre cette montée en puissance. A réserver donc à ceux qui n’ont pas vu l’original.