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Pour la neuvième édition de Pékin Express, qui se déroulera au cœur des Caraïbes, de la Havane à Miami, Adriana reprend la route. Pour Télé 7 Jours, elle refait le parcours de sa vie, professionnelle et personnelle, qui ne fut pas sans embûches. Confidences d’une vraie star…

Dans cette nouvelle saison de Pékin Express, vous êtes "passager mystère" et accompagnez un binôme le temps d’une étape. Qu’appréhendiez-vous le plus avant de partir ?Adriana Karembeu : Ma timidité. Le passager mystère est le seul à pouvoir trouver un transport et un logement, il a le sort de l’équipe entre ses mains. Se mettre au milieu de la route pour arrêter les voitures, faire du porte-à-porte pour quémander un lit… Il faut "avoir des couilles" pour faire ce programme.Vous aviez déjà fait du stop ?Quand j’étais étudiante, mon petit copain et moi en faisions pour économiser les billets de train. Mais c’est lui qui s’occupait de tout, je suivais. À Cuba, je me suis fait violence.Votre timidité est un tel handicap ?Oui. C’est même maladif. Les timides n’ont pas envie d’embêter les autres avec leur propre existence. J’ai été éduquée comme ça. Petite, quand je demandais l’heure à mon père, il me disait "Débrouille-toi !"Être top model quand on est si réservée doit être difficile…C’est à double tranchant. Mon métier était comme une thérapie, ça m’a beaucoup aidé.Faire Pékin Express, ça aide aussi ?Complètement. J’ai surpassé ma peur. Mais c’est parce que je ne l’ai pas fait pour moi. Je ne pouvais imaginer que l’équipe perde à cause de moi.D’où vient cette timidité maladive ?Quand je suis née, mes parents étaient encore étudiants. Jusqu’à l’âge de trois ans, j’ai été élevée par mes grands-parents. J’étais une petite fille pleine de vie. Le jour où mes parents m’ont reprise, j’ai arrêté de manger, de parler. Parce que je n’ai eu qu’un parent sur les deux. Ma mère m’a donné beaucoup d’amour, mais mon père était très sévère avec moi. Il disait que je l’embêtais, que je faisais tout mal. Je rêvais d’être transparente pour qu’il me fiche la paix. Je pense qu’il ne m’avait pas désirée.Comment vous êtes-vous libérée de cet état ?En devenant mannequin. Ce métier est superficiel, mais tous les compliments que j’ai reçus sur mon physique étaient des trésors grâce auxquels je me suis reconstruite. J’ai traîné cette blessure longtemps. Il y a quelques années, je me suis dit que ça m’avait trop gâché la vie. Les gens qui vous font mal, il faut les laisser derrière vous (elle n’a plus de contacts avec son père, ndlr). Aujourd’hui, je me sens bien, j’ai l’impression d’être redevenue la petite fille du début.Votre enfance douloureuse explique-t-elle que vous n’ayez pas encore d’enfants ?Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas d’enfants. Peut-être parce que j’aime trop ma vie et je n’ai pas envie de perdre ma tranquillité. D’un autre côté, j’ai beaucoup d’amour à donner et j’ai peur de passer à côté de quelque chose.André Ohanian, votre compagnon depuis 2 ans, serait-il un père potentiel ?J’ai envie de construire quelque chose avec lui. Qui vivra, verra…Depuis votre divorce d’avec l’ex-footballeur Christian Karembeu, vous pensez plus à vous ?Je ne sais pas. Je suis toujours un peu sous le choc de la rupture. En tout cas, je suis fière de tenir debout toute seule.Vous sentez-vous plus heureuse à la quarantaine qu’à la trentaine ?Heureuse, je ne sais pas. Mais je ne me suis jamais sentie aussi sereine. Grâce au mannequinat, j’ai fréquenté beaucoup de gens inintéressants, mais qui pouvaient m’apporter du boulot. Je n’avais pas le courage de dire non. Aujourd’hui, je fais le tri.Pourquoi avez-vous gardé votre nom de femme mariée ?Je n’y ai pas vraiment réfléchi. Chez moi, en Slovaquie, une femme divorcée garde son nom d’épouse à vie, sauf si elle se remarie. J’avoue que je ne sais pas vraiment quoi faire. Tout le monde me connaît sous ce nom, mais je n’ai plus le même lien avec mon ex-mari. Ce n’est tellement pas logique…Avez-vous l’impression que le regard du public a changé ?Les gens m’ont vraiment découverte avec Rendez-vous en Terre Inconnue. On m’en parle encore. Et aussi de mon engagement auprès de la Croix-Rouge. J’en suis très fière, parce que je me sens utile. Avant, j’avais un peu honte d’être mannequin. Je me sentais bête. La mode, ce n’est pas moi. Mon vrai milieu, c’est la santé. C’est pour ça que je suis très heureuse de faire Les pouvoirs extraordinaires du corps humain (France 2), avec Michel Cymes.Ces derniers temps, on vous a beaucoup vue à la télévision : Danse avec les stars (TF1), Les pouvoirs extraordinaires du corps humain (France 2) et maintenant Pékin Express. L’envie de se montrer ?Après m’être torturée avec mon passé, j’ai surtout envie de profiter de la vie. Aujourd’hui, je m’éclate et j’accepte tous les défis qu’on me propose. Du moment que j’ai le temps et que ça me plaît. Pékin Express, oui ;Splash, je n’aurais jamais pu !En fait vous êtes une aventurière…C’est vrai ! Depuis l’enfance. Mais je ne voulais pas prendre de risques. Quand je voulais grimper à un arbre, j’envoyais d’abord ma sœur, Natalia, qui avait six ans de moins que moi (Adriana a 41 ans, ndlr). Si tout se passait bien, j’y allais ! C’était vache, mais aujourd’hui Natalia est aussi casse-cou que moi.Vous auriez pu faire Pékin Express ensemble ?J’aurais adoré ! On aurait fait un binôme d’enfer ! Et ma mère aurait beaucoup ri en nous voyant toutes les deux galérer sur les routes.Retournez-vous souvent en Slovaquie ?J’y avais une maison que j’ai vendue. Ma mère, qui vit là-bas, me manque. Elle est exceptionnelle, c’est quelqu’un de très joyeux. J’adorerais qu’elle vienne vivre avec moi (Adriana habite à Monaco, ndlr), mais elle a un compagnon, et surtout treize chats !Vous avez donc peu l’occasion de parler votre langue ?De moins en moins, aussi je la perds. Avec ma sœur, qui vit à Paris, on se parle en mélangeant le slovaque et le français.Mannequin, comédienne (récemment dans R.I.S.sur TF1), businesswoman (elle a créé sa ligne de cosmétiques), finalement quel est votre métier ?Je n’en ai pas ! Et je me trouve embêtée quand j’arrive à la douane. Mannequin, je suis trop vieille ; comédienne, je ne le suis que rarement… Alors je dis que je suis femme au foyer !Anne-Charlotte BONNET de Télé 7 Jours