Masaru Konuma est connu pour ses films érotiques qu'il tourne durant les années soixante-dix à la Nikkatsu, major qu'il intègre au début des années soixante et spécialisée alors dans le roman-porno (porno softcore). Après avoir tourné son premier film en 1971 (Kashin no sasoi), il réalise en 1974, après plus d'une dizaine d'autres titres, Une femme à sacrifier et Vices et supplices, ses premières oeuvres à franchir les frontières nippones. Le premier, gros succès au Japon à son époque, raconte comment une femme devient la proie d'un maniaque sexuel qui lui fait subir tous les outrages et accessoirement les joies du bondage. Le film fit alors sensation avec son petit lot de scènes érotiques chocs et de séquences SM. Le second, sur l'histoire d'un PDG frustré assouvissant ses fantasmes sur sa servante tandis que son épouse s'initie au SM, surfe sur la même vague entre érotisme et violence. Après ces oeuvres provocatrices en leur temps, Konuma continue dans le roman-porno avec son film le plus célèbre et le plus maîtrisé (de l'aveu de l'auteur), La Vie secrète de Madame Yoshino (1976). L'histoire raconte la rivalité entre une mère et sa fille adolescente tombant toutes deux amoureuses d'un homme dont le père a autrefois violé la mère. Ambiguïté donc d'un étrange trio amoureux à l'érotisme incandescent que Konuma filme parfois avec de belles idées visuelles. Par la suite et régulièrement jusque dans les années quatre-vingt, le cinéaste enchaîne des roman-porno « sulfureux » où le viol et le SM restent ses motifs favoris. Silencieux pendant un temps, il réapparaît au milieu des années quatre-vingt-dix avec quelques productions vidéo sans intérêt, puis en 2000, date de son dernier film, Nagisa. A noter enfin qu'Hideo Nakata, l'auteur de Ring (1998), lui a consacré un documentaire, Sadistic and Masochistic (2000).