Pétrie de bonnes intentions et fourmillant de bonnes idées, la nouvelle série Star Wars débarque en force sur Disney Plus.
La scène d'ouverture avec Carrie-Ann Moss en mode Trinity dans la galaxie lointaine donne le ton. Un combat de kung-fu qui rappellera de joyeux souvenirs aux amateurs de Matrix, boosté par la Force et des sabres laser ! Oui, The Acolyte a du style. Et des idées. La nouvelle série Star Wars, qui sort ce mercredi sur Disney Plus, est certainement la meilleure création dans la saga depuis Andor.
Comme promis, elle nous ramène à l'époque de la Haute République, âge mythique dans l'univers Star Wars. Une ère encore jamais vue à l'écran et qui fait fantasmer les fans de longue date. Et pour cause : c'est l'âge d'or des Jedi ! Celui où les guerriers en robes beiges agitant des sabres laser étaient au summum de leur puissance. Ordre dominant depuis des siècles, ce sont eux qui dictent la loi et la morale au reste de la Galaxie pour maintenir la paix. Une mainmise qui provoque, de fait, quelques frustrations au sein de certains peuples éloignés de Coruscant. Alors quand des Jedi sont mystérieusement assassinés les uns après les autres, par une tueuse entraînée aux arts de la Force, Maître Sol est missionné pour mener l'enquête. De planète en planète, il va traquer la scélérate, qui semble obéir à un maître obscur...
The Acolyte fourmille de bonnes intentions. On sent que Leslye Headland (la créatrice et réalisatrice) est une fan absolue de la franchise imaginée par George Lucas avant sa naissance. La scénariste offre une nouvelle approche du Jedi, en inversant les rôles. Cette fois, ce ne sont pas eux les rebelles qui luttent contre l'ordre établi (celui de l'Empire dans la trilogie). Ce ne sont pas eux les outsiders épris de liberté. Cette fois, les Jedi incarnent le pouvoir en place, la police du Sénat, chargée de faire régner la justice, et provoquant du même coup des envies de rébellion chez nombre de citoyens... Une nouvelle perspective qui interroge la capacité d'une société à vivre en paix. Sa capacité à accepter l'ordre établi, quel qu'il soit, juste ou pas.
Une pure réflexion philosophique que The Acolyte ne fait qu'effleurer, malheureusement, refusant de rentrer des considérations trop politiques (les critiques cinglantes à l'encontre des tractations sénatoriales de La Menace Fantôme ont laissé des traces). La série Disney Plus préfère miser sur l'enquête policière sauce kung-fu. Qui est la tueuse ? Qui la manipule dans l'ombre ? Les investigations ont tendance à tourner en rond au bout de quelques épisodes et l'intrigue peine un peu à décoller. On a bien compris que le côté obscur de la Force est en train de monter en puissance et que les Sith vont renaître. Le chemin pour en arriver là est un peu besogneux.
Heureusement, sur la forme, The Acolyte bouillonne de créativité. Leslye Headland - créatrice des Poupées Russes sur Netflix, et qui s'est fait connaître en 2012 avec Bachelorette - joue habilement avec les codes de Star Wars en transformant le space opera en une série de kung-fu spectaculaire. Elle utilise la Force comme jamais auparavant, et l'intégre à des séquences d'arts-martiaux impressionnantes. Débarrassée du poids des Skywalker, elle donne aussi naissance à de nouveaux personnages débordant de classe, à commencer par Maître Sol, incarné par la star de Squid Game, Lee Jung-jae ou Maître Kelnacca, le légendaire Jedi Wookie. The Acolyte aurait pu être une grande série. Elle est finalement une vraie bonne série Star Wars et c'est déjà pas mal.
The Acolyte, saison 1 en 8 épisodes, à voir sur Disney Plus à partir du mercredi 5 juin.
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