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PHOTOS - Roman Polanski : Sharon Tate, Samantha Geimer, l'interview-vérité

Roman Polanski et Emmanuelle Seigner lors de la présentation de "La Vénus à la fourrure", au Festival de Cannes, en mai 2013.

Roman Polanski à Paris, en 2013.

Roman Polanski à Paris, en 2013.

Sharon Tate et Roman Polanski le jour de leur mariage, le 20 janvier 1968.

Sharon Tate et Roman Polanski

Sharon Tate

Sharon Tate

Sharon Tate et Roman Polanski

Samantha Geimer en 2013.

Samantha Geimer en 1977.

Roman Polanski et Emmanuelle Seigner lors de la présentation de "La Vénus à la fourrure", au Festival de Cannes, en mai 2013.

Roman Polanski et Emmanuelle Seigner lors de la présentation de "La Vénus à la fourrure", au Festival de Cannes, en mai 2013.

Qu'on le vénère pour ses œuvres, ou qu'on le déteste pour certains de ses actes, on ne peut pas renier ce fait : Roman Polanski est un génie du septième art, une légende vivante du cinéma mondial.L'existence du cinéaste français d'origine polonaise qui a fêté ses 80 ans l'été dernier, pourrait faire l'objet d'un film. Voire même d'une saga. Entre sa naissance en Pologne, son enfance dans le ghetto de Cracovie pendant la Seconde Guerre mondiale, son arrivée à Paris, ses succès hollywoodiens, ses nombreux chefs-d'œuvres, ses amours tumultueuses et ses scandales médiatiques, la vie du réalisateur, faite de succès et de drames, possède tous les ingrédients de la grande œuvre romanesque et tragique.Avec des longs métrages comme Le Couteau dans l'eau, Répulsion, Le Bal des Vampires, Rosemary's Baby, Chinatown, Le Locataire, Tess, Frantic, La Neuvième Porte, Oliver TwistThe Ghost-Writer et Carnage, il a dressé l'une des filmographies les plus brillantes de l'Histoire et remporté tous les prix possibles et imaginables à travers le monde.Aujourd'hui, Roman Polanski est plus que jamais au cœur de l'actualité.Le passé :  Samantha Geimer qu'il est accusé d'avoir violée en 1977 alors qu'elle n'avait que 13 ans, a écrit un livre intitulé  La Fille : Une vie dans l'ombre de Roman Polanski, sorti le 10 octobre aux éditions Plon.Le présent : La sortie imminente de La Vénus à la fourrure, son premier film tourné en langue française, présenté au dernier Festival de Cannes, avec Mathieu Amalric en metteur en scène, et sa femme - sa muse - Emmanuelle Seigner en comédienne, pour une œuvre qu'il définit lui-même comme "un film pour les femmes. Une comédie qui se moque du sadomasochisme (le film est adapté de la pièce de David Ives, Venus in Fur, elle-même adaptée du roman de Leopold von Sacher-Masoch, ndlr), du machisme... Le personnage de femme est mystérieux, brillant, avec un spectre très vaste".Le futur : La préparation d'un des films qui lui tient le plus à cœur et sur lequel il planche depuis des années : D. Adapté de l'affaire Dreyfus, Roman travaille le scénario avec le journaliste et écrivain anglais Robert Harris, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale à qui l'on doit des ouvrages comme Enigma et Fatherland.Une actualité qui lui offre aujourd'hui la couverture du nouveau numéro de Vanity Fair, dans lequel le cinéaste se livre comme rarement au journaliste Serge July qui l'a rencontré dans son chalet de Gstaad, l'endroit où il s'était réfugié après le meurtre de Sharon Tate, là même où il avait été assigné à résidence lorsque la Suisse l'avait arrêté dans l'affaire du viol de Samantha Geimer.Ayant traversé les drames et s'en étant toujours relevé avec une énergie vitale déconcertante, Roman Polanski confie à Serge July en préambule de l'interview : "Je trouve lamentable de s'accrocher au passé, à ce qui est déjà accompli, alors que l'on peut avoir l'illusion de peser sur le futur. Je suis un réaliste matérialiste, c'est-à-dire que je suis résolument optimiste. Je pense toujours que ça va marcher."Une interview-vérité dans laquelle le réalisateur n'hésite pas à évoquer les tragédies de sa vie. Ainsi, il revient comme rarement sur le terrible meurtre de sa femme, Sharon Tate. Rencontrée sur le tournage du Bal des Vampires, réalisé en 1967, Sharon Tate est une jeune actrice magnifique, qui respire la vie, et à qui l'avenir semble être promis. Enceinte de Roman depuis huit mois et demi, elle est massacrée avec trois des amis du couple par des membres de la secte de Charles Manson, à Los Angeles, en 1969 : "On cherchait une rationalité. On ne pouvait pas imaginer qu'une bande de fous puisse venir et tuer des gens, sans mobile. (...) Avant qu'ils ne trouvent les coupables, tout le monde était suspect, moi compris, compte tenu du mode de vie très libre qui était le nôtre et du succès remporté avec Rosemary's Baby."Dans le documentaire de Laurent Bouzereau - Roman Polanski : A film memoir, tourné en 2010 -, Roman confie quant à ce traumatisme : "C'est la plus grande tragédie de ma vie. Tout s'est effondré. Je n'ai pas été moi-même pendant des années." Faisant indirectement allusion à l'épisode Samantha Geimer, survenu en 1977, dans une maison sur les hauteurs de Los Angeles, à Mulholland Drive.Un soir de mars, dans la maison de Jack Nicholson (ami de Polanski avec qui il a tourné Chinatown quelques années plus tôt) située dans le quartier résidentiel de Mulholland Drive, une route serpentant dans les hautes collines d'Hollywood -, Roman Polanski réalise un shooting pour un numéro de Vogue avec une jeune modèle de 13 ans, Samantha Geimer, déjà très émancipée, puisqu'elle confirmera qu'à cet âge elle avait des rapports sexuels et consommer de la drogue. Quelques jours après la séance photo, cette dernière accuse Roman Polanski de l'avoir droguée, alcoolisée et violée durant cette soirée qui marquera à jamais les deux protagonistes. Pensant alléger sa condamnation, le réalisateur plaide "coupable de rapports sexuels illégaux" avec la mineure de 13 ans, mais c'est l'inverse qui se produit et la sentence est plus lourde. Avant qu'elle ne soit prononcée, Roman Polanski fuit la justice américaine et quitte les États-Unis en 1978.Il n'y remettra plus jamais les pieds.En 2009, dans un entretien à ABC, Roman Polanski confiera : "A cette époque, il m'a été très difficile de me persuader que c'était mal. Je pensais que personne n'en avait souffert. Plus tard j'ai réalisé que ce n'était pas bien de faire ça mais il n'y avait aucune préméditation, c'est juste arrivé comme ça..."Trente-cinq ans après cette "Affaire Polanski", les États-Unis cherchent toujours à l'extrader vers leur pays pour qu'il y soit jugé. Roman ne parle jamais de cette histoire, sauf cette fois à Serge July : "Je la rejette de ma vie, mais elle me rattrape sans cesse."Dans l'interview publiée dans Vanity Fair, Roman revient sur tous les faits marquants de sa vie, évoquant notamment son passage en prison, à Chino, autant que le triomphe de son film le plus personnel et le plus célébré, Le Pianiste. Une interview passionnante à découvrir actuellement en kiosques.L'histoire de La Vénus à la Fourrure :  Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des  comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession.MLLa bande-annonce de La Vénus à la Fourrure, en salles le 13 novembre 2013 :