Harry Potter 5
Warner Bros

L'Ordre du Phénix revient ce soir sur TMC.

La 10e chaîne rediffusera ce soir Harry Potter et l'Ordre du Phénix, le cinquième opus de la saga de la Warner Bros, sorti au cinéma en 2007. A l'époque, son nouveau réalisateur, David Yates, avait raconté dans Première son arrivée dans la saga, contacté par le producteur David Heyman pour concocter une suite plus adulte, et abordant des sujets plus politiques, après avoir vu sa série State of Play. Voici un extrait de cet entretien ; l'interview complète de l'équipe, film par film, est à retrouver dans notre hors-série spécial 20 ans de Harry Potter (n°15 juillet-août 2021). Depuis le succès de ce blockbuster, Yates en a mis en scène trois autres au sein de la franchise : les derniers volets de Harry Potter jusqu'en 2011, ainsi que la trilogie Les Animaux fantastiques, sortie entre 2016 et 2022.

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"J’ai entendu dire que Jean-Pierre Jeunet et Matthew Vaughn avaient été envisagés – en tout cas, ils étaient dans les parages. (Rires.) David m’a juste dit qu’il était un grand fan de mon travail pour la télé. L’Ordre du Phénix devait être un film radical, avec beaucoup d’émotions. Et il y avait ce sous-texte politique… Le studio a pensé que je serais le candidat idéal. Au début, je croyais qu’il s’agissait d’une blague : je venais de finir la série Sex Traffic et je me disais que personne de censé n’engagerait le réalisateur de Sex Traffic pour faire un Harry Potter… Je crois que la saga avait en fait besoin d’être secouée, réveillée. La production cherchait à dépoussiérer la franchise et ne voulait pas s’endormir sur ses lauriers. J’ai l’impression qu’ils avaient « peur » du succès. C’est paradoxal pour une série de films de cette envergure, mais ils ne voulaient surtout pas s’enfermer dans des schémas ou une quelconque formule. Et sur ce film, ils avaient besoin de revenir au réel."

"On a beaucoup parlé de ça avec David et Jo. Je voulais faire « grandir » la saga, l’entraîner sur un terrain plus sombre et plus « adulte ». Chris avait accompli un boulot phénoménal en bâtissant ce monde, en le rendant ludique et accessible. C’est quelque chose dont nous avons tous profité. Alfonso est allé encore plus loin en s’affranchissant du roman avec une imagination folle. Il a prouvé que la saga pouvait prendre des risques. Mike, de son côté, s’est éclaté en introduisant une dimension encore plus spectaculaire et une sensibilité très british. Pour ma part, je souhaitais creuser les personnages, les accompagner à travers l’adolescence tout en décuplant le réalisme et le suspense. Je voulais que les films mûrissent en même temps que le public. Au début, j’avais un peu peur que l’aspect blockbuster de la série soit une entrave. Je viens de la télé et du cinéma indépendant, alors, me retrouver à la tête d’un film de cette dimension-là a été un peu perturbant. Je n’avais jamais tourné avec un tel budget. Mais j’ai vite compris que, sous la protection de David et de Jo, je pouvais apporter ma touche personnelle dans cet environnement. De plus, L’Ordre du Phénix répondait au travail que j’avais fait auparavant. C’était une histoire très proche de moi ; en tout cas, j’en ressentais la dimension émotionnelle intensément. Et progressivement je suis devenu accroc. Dès mon réveil, je pensais Poudlard. La nuit, je rêvais Poudlard… J’imagine qu’il faut être un peu obsessionnel pour ce genre de boulot."


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