A l’occasion de la sortie prochaine de la suite événement du film de Stanley Kubrick, adapté de l’oeuvre de Stephen King, Shining, découvrez cinq films contemporains qui ont été influencés par ce monumental et inoxydable chef-d’oeuvre de l’horreur.
SHUTTER ISLAND (2010)
Martin Scorsese dans l’antre de la folie. Pour sa quatrième collaboration avec Leonardo DiCaprio, le réalisateur des Affranchis adapte un best seller de Dennis Lehane. Un thriller psychologique brumeux sur fond d’après-guerre, d’enquête policière et d’hôpital psychiatrique. Ici, la salle de bal de l’Overlook Hotel est remplacée par un phare mystérieux, les fantômes harceleurs par une équipe médicale étrange et la démence du héros n’est pas provoquée par l’alcool et la peur de la page blanche mais par le traumatisme du nazisme. Le mantra existentiel est également changé : “All work and no play makes jack a dull boy” devenant “Live as a monster or die as a good man”.
ROOM 237 (2012)
Toc, toc. Qui est là ? L’un des documentaires les plus méta sur le cinéma dans lequel une oeuvre est décortiquée jusqu’à plus soif. En l'occurrence Shining, analysé sous toutes les coutures, démonté plan par plan, passé à l’endroit et à l’envers sur le grill de la sur-interprétation. Les experts du sujet ? Une poignée de fanatiques de Kubrick, chacun étayant son argumentation pour aller de sa théorie, plus ou moins capillotractée, sur les significations secrètes et cachés du film. Quid du génocide des Amérindiens ? De la Shoah ? D'un Kubrick bidouillant l’alunissage de 1969 pour le compte de la NASA ? Tel est le programme de ce docu fait avec un carton et trois bouts de ficelles. Autant dire à quel point il est indispensable.
DANS LA FORÊT (2017)
Promenons-nous dans les bois. Un petit frenchie s’inspirant du film de Kubrick ? Si, si, c’est possible : un gamin marchant dans un long couloir, une voiture sillonnant la montagne, une forêt dense, une relation malsaine avec un père s’engluant dans la folie… Le long-métrage de Gilles Marchand ne se contente pas de citer bêtement Shining, au contraire, il joue de ses codes et en tire une horreur en suspension rappelant constamment la scène de la chambre entre Jack Torrance et son fils Danny. Une chape de plomb invisible, tout comme dans les oeuvres respectives de Kubrick et King, s'abattant sur une famille a priori sans histoire. Un film de genre à la croisé des chemins, démonstration bien trop rare ces dernières années dans le cinéma français.
READY PLAYER ONE (2018)
Next level. Dans son grand barnum visuel tissant un monde virtuel, avatar nommé l’Oasis où les jeunes et moins jeunes viennent sustenter leur vide existentiel et oublier leurs emmerdements du quotidien, Steven Spielberg rend un hommage vibrant et pixelisé à Shining. Tout commence par un nouveau niveau dans lequel nos héros échouent devant un cinéma où est projeté le fameux film de Kubrick. Dès lors, le tintement lourd de la musique composée par Wendy Carlos se fait entendre. C’est reparti pour un tour à l’Overlook : deux portes battantes donnent sur le salon et la machine à écrire du personnage de Nicholson. Puis les deux jumelles Grady débarquent et le flot de sang jaillit des ascenseurs. Plus qu’une citation, c’est une mise en abîme tordue pour les cinéphiles gourmands et les geeks acharnés… Du Spielby tout craché en somme.
DOCTOR SLEEP (2019)
Shining, chapitre 2. Ou presque. Lorsque Stephen King avait annoncé donner une suite à son emblématique livre charnière, de nombreux fans avaient crié à l’hérésie avant de s’armer de leur clavier pour cracher leur bile sur les forums et autres réseaux sociaux. En vain. Savamment intitulé Doctor Sleep, cette suite s’inscrira dans la logique de son aîné sans pour autant le détrôner dans le coeur des lecteurs. Ouf ! Nouveau tollé, quelques années plus tard, lorsqu’est annoncé l’adaptation cinématographique du livre s’inspirant à la fois de l’oeuvre matrice de King et du film culte signé Kubrick. A l’annonce de l’arrivée de Mike Flanagan aux manettes, les mordus d’horreur soufflent un bon coup cette fois. L’auteur du trop méconnu The Mirror et du carton netflixien The Haunting of Hill House est l’homme de la situation. Un frappadingue du jump scare, ancien élève de l’écurie Blumhouse, nourri autant par L’Exorciste que les films de yurei, redonnant ses lettres de noblesse au cinéma horrifique dans les salles obscurs. Sans pour autant trahir les deux oeuvres originales.
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