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Sans plus attendre est juste l'un de ces films taillés pour le succès commercial qui braque vos émotions en mettant en scène l'histoire de deux vieux kiffant une dernière fois la vibe avant de passer l'arme à gauche. Ne cherchez pas d'autres raisons de voir ce film joyeux sur la mort, sans surprise et qui ne demande qu'à vous brosser dans le sens du poil.
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- Fluctuat
L'histoire est un peu banale, le message convenu, le style mielleux. Oui, mais c'est pour Rob Reiner une manière d'allier la simplicité à l'émotion et de faire de Sans plus attendre une fable classique sur l'amitié et l'amour. Inégal mais pas déshonorant.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaLes leçons de vie, au cinéma comme ailleurs, ont toujours ce ton paternaliste empreint de moralisme. Si Sans plus attendre en fait son parti, on lui fera pourtant un traitement de faveur. Pourquoi ? Parce que tout ici renvoie à un constat sommaire : l'égale absurdité de notre condition face à une maladie mortelle. Sur l'idée de cette liste des choses à réaliser avant de trépasser (faire ce qu'on a toujours voulu mais jamais osé, corriger les erreurs du passé, etc), Rob Reiner tire une fable entre "charles dickens" rec="0" et "frank capra" rec="0", une oeuvre simple mais universelle. D'un côté Jack Nicholson, le millionnaire cynique, hédoniste et égoïste : un an à vivre. De l'autre Morgan Freeman, le mécanicien humaniste passionné d'Histoire qui n'a pu devenir professeur en raison de ses origines modestes et de sa couleur de peau : un an à vivre. Avec le cancer en ligne de mire, Sans plus attendre réunit les deux hommes pour un dernier trip où entre retombées en enfance (sauter en parachute, conduire sur un circuit, faire le tour du monde) et début d'une belle histoire d'amitié, sonne l'heure de tirer le vrai bilan sur soi.Certes Reiner n'évite pas la sensiblerie ni les discussions sur le sens de la vie ou l'inévitable existence de Dieu - un peu confondantes de naïveté mais rien de grave. Entre deux moments plus légers, il n'hésite pas aussi à tirer sur la corde du mélo dégoulinant et brocarde l'amour (quasi religieux) au fronton des valeurs absolues. Ainsi si la première partie est côté Nicholson (son argent apporte la jouissance sans entraves à Freeman), la seconde, avec fidélité à l'épouse et la famille comme centre, est plus Freeman (qui aide Nicholson à se réconcilier et à s'ouvrir). En bref, chacun apporte à l'autre ce qui lui a toujours manqué. Mais si on excuse Sans plus attendre, c'est d'abord pour sa pudeur : la maladie omniprésente ne dégrade jamais les personnages qui restent dignes jusqu'au bout. Les voir parler, continuer à vivre, respirer, semble être le seul projet de Reiner. La leçon sur l'amour du prochain apparaît alors moins morale qu'ontologique : face à la mort (ou pas), ce qui compte c'est le regard de soi sur les autres et inversement. Un abrégé d'altruisme qui trouve quelques beaux instants pour s'épanouir entre deux acteurs rôdés. Sans plus attendre
De Rob Reiner
Avec Jack Nicholson, Morgan Freeman, Sean Hayes
Sortie en salles le 27 février 2007
Illus. © Warner Bros. France
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