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"The Drop" (le titre original du film) a été adapté par Dennis Lehane" d’après l’une de ses nouvelles dans laquelle l’irruption d’un chien déclenchait un processus de libération mentale et émotionnelle chez un homme jusque-là quasi mutique. Partant de cette ébauche assez rudimentaire, Lehane a exploité le potentiel caché de plusieurs protagonistes, révélant chez chacun d’entre eux un passé complexe et subtil derrière des apparences la plupart du temps trompeuses. Michaël R. Roskam, dont c’est le deuxième long métrage après "Bullhead" (2012), a su magnifier ce scénario déjà riche pour en tirer un magistral film noir, à la fois intemporel et stylisé. Situant son action dans les petits bars de Brooklyn, il transcende leur apparent réalisme pour illustrer de façon presque onirique l’état mental de ses personnages, plombés par leur statut funeste de semi-gangsters qui n’osent pas choisir leur camp. Le réalisateur s’y prend comme personne pour installer une tension qui explose le moment venu avec une intensité démente. Dans le rôle de Bob, géant taiseux à la Robert Mitchum, qui a décidé de faire profil bas pour une mystérieuse raison, l’impeccable Tom Hardy domine un casting d'acteurs parfaitement à leur place. Il est pourtant presque éclipsé par James Gandolfini, bouleversant dans le rôle d’une ancienne gloire locale qui lutte jusqu’à la fin pour échapper à un destin inéluctable. On ne pouvait pas imaginer plus belle dernière fois.
Toutes les critiques de Quand Vient la Nuit
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un enthousiasmant polar (...) qui confirme la forte maestria formelle de son metteur en scène.
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"Quand vient la nuit" réussit à enfermer le spectateur au cœur d’un engrenage angoissant jusqu’à un déroulement à la fois prévisible et catastrophique des événements.
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L’ambiguïté du personnage campé par Tom Hardy annihile toute sa candeur feinte et rend sa présence massive, un peu ballante, impressionnante (...) Jusque dans son twist final qui ne s’encombre pas de radicalité et qui ponctue avec brio une oeuvre masculine au fort potentiel culte, "Quand vient la nuit" nous épate.
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Pour son deuxième long métrage, Michaël R. Roskam suit les traces de James Gray en signant un polar urbain crépusculaire et mystérieux, au scénario méticuleux et implacable. Le réalisateur flamand prend son temps pour installer une atmosphère envoûtante et présenter les personnages qui avancent tous masqués jusqu'au rebondissement final, vertigineux. Une fois de plus, Tom Hardy et Matthias Schoenaerts sont excellents.
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Si l'intrigue, centrée sur les personnages, manque d'intensité, cette plongée dans les bas-fonds de Brooklyn vaut le détour.
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Roskam parvient avec de tout petits riens à bâtir une ambiance menaçante vibrant d’une gravité étouffante et d’une mélancolie pesante. Si bien que, même lové dans un agréable cocon de déjà-vu, le spectateur se retrouve incapable de savoir où le récit va le mener, si ce n’est à une inévitable explosion de violence.
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D’une histoire banale sur le papier, Michaël R. Roskam tire un magnifique et intense thriller, qui sublime les figures incontournables du genre. Le film puise toute son intensité en Tom Hardy. Corps d’animal et regard de bambin, le comédien livre une performance fascinante, belle et monstrueuse,
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Un pur film à script, bien ficelé, à la fois haletant et intelligent (c’est rare…). La réalisation est un peu moins personnelle que celle de "Bullhead", mais Roskam se révèle aussi à l’aise à filmer le voyou de New York que le molosse belge Schoenaerts en rase campagne.
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Un polar sombre et triste du réalisateur belge de "Bullhead" qui manque tout de même un peu de puissance et de rythme. Reste le jeu de Tom Hardy...
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Un casting impeccable. Michael Roskam finit par s’emmêler dans les ramifications du scénario (...) mais excelle pour filmer l'animalité.
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La révélation finale concernant le héros du film est choquante, bouleversant les mécanismes d’identification du spectateur et, en même temps, rendue artificielle par une fin qui tend à la rendre anodine.
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La modestie de ce petit polar frigorifié invite Roskam à adopter la meilleure des stratégies : rester discret, placide, renfrogné, esquiver la grosse mythologie du gangstérisme US, s’en tenir à une sitcom de petites frappes. pour son dernier rôle, James Gandolfini est particulièrement émouvant en vieil ogre bougon; Mais le film vaut surtout pour Tom Hardy, simple et prodigieux en barman introverti.
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En l'état, un film noir assez solide reposant sur le savoir-faire d'artistes doués (le réalisateur, le scénariste, les acteurs etc.) mais à aucun moment, on ne retrouve l'ampleur, la puissance, le beau-bizarre et la singularité de "Bullhead".
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La déception est à la mesure de l'attente. Une mise en scène de belle facture mais on a l'impression d'avoir vu cent fois cette histoire d'un mec ordinaire qui se souvient avoir été un adepte de la violence (...) Ce polar est l'inverse du héros : intelligent en apparence, mais au fond pas très futé.