Première
par Frédéric Foubert
Après De Palma, John Woo et J.J. Abrams, Tom Cruise épingle donc un nouveau Pygmalion de luxe au tableau de chasse de la franchise Mission : Impossible, en la personne de Brad Bird, l’homme derrière Les Indestructibles et Ratatouille, génie réputé pour son sens de l’action bouillonnant, virtuose, et sa compréhension intime des grandes mythologies pop. Aux commandes de ce quatrième opus, Bird livre donc un film d’action… euh… bouillonnant, virtuose, et innervé par une compréhension intime des grandes mythologies pop. Logique. Soit le meilleur épisode de la saga depuis le chef-d’œuvre inaugural de De Palma, un actionner dingo bourré de scènes d’anthologie qui remplirait à elles seules un Top 5 2011 (l’évasion-cartoon de la prison, la poursuite à l’aveugle dans la tempête de sable, l’ascension de la Burj Khalifa… faites votre choix), auquel il ne manque qu’un poil de hauteur de vue théorique – et un McGuffin moins moisi – pour prétendre à la première marche du podium. Mais le plus beau dans l’affaire, c’est Tom Cruise himself, déchaîné, magnétique et iconique comme il ne l’avait plus été depuis les années Spielberg/Michael Mann, très conscient (et manifestement ravi) d’opérer ici un come-back triomphal. « L’échec n’est qu’une répétition pour le succès », philosophe l’agent Ethan Hunt entre deux séquences de haute voltige vertigineuse. Aucun doute qu’à ce moment-là, c’est d’abord de lui dont parle Tom Cruise. De lui, et de son statut de movie-star la plus inoxydable de la planète.