Date de sortie 18 juillet 2015
Durée 144 mn
Réalisé par Kevin Macdonald
Avec Bob Marley , Ziggy Marley , Jimmy Cliff
Scénariste(s) Kevin Macdonald
Distributeur Le Pacte
Année de production 2012
Pays de production Grande-Bretagne, Etats-Unis
Genre Film documentaire
D’après l’œuvre de Kevin Macdonald
Couleur Couleur

Synopsis

La place de Bob Marley dans l’histoire de la musique, son statut de figure sociale et politique et l’héritage qu’il nous laisse sont uniques et sans précédent. Ses chansons délivrent leur message d’amour et de tolérance, de résistance à l’oppression, et transcendent les cultures, les langues et les religions aujourd’hui encore, avec la même force que lorsqu’il était en vie. En collaboration avec la famille de l’artiste – qui a ouvert ses archives privées pour la première fois - Kevin Macdonald a réuni une mine d’informations, des images d’archives rarissimes et des témoignages poignants qui interrogent le phénomène culturel tout en dessinant le portrait intime de l’artiste, depuis sa naissance jusqu’à sa mort en 1981, faisant définitivement de MARLEY le film documentaire de référence, au moins pour les 30 années à venir.

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Critiques de Marley

  1. Première
    par Gael Golhen

    La problématique de ce documentaire était au fond très simple : comment évoquer la vie d’une icône ? Comment transformer le christ jamaïcain en un sujet de fi lm ? Dès le début, le cinéaste écossais choisit la limpidité. Marley est une oral history, le récit de la vie du chanteur de sa naissance jusqu’à sa mort, racontée par ses proches. Académique ? Peut-être, mais aussi imparable. Réalisé avec le concours de la famille, le fi lm ne tombe jamais dans l’hagiographie ; truffé de séquences musicales, il ne se dilue pas non plus dans le concert filmé... Les témoignages, les images d’archives et les enregistrements de ses concerts finissent par composer un puzzle qui n’hésite pas à aborder les sujets qui fâchent (son infidélité légendaire, ses contradictions politiques) sans pour autant écraser le personnage. Au fond, il n’y avait pas de meilleur sujet pour Macdonald. On connaît sa fascination pour l’Afrique (Le Dernier Roi d’Écosse) et pour les 70’s (Un jour en septembre), sa curiosité pour les personnages « ogresques » (Idi Amin Dada, Klaus Barbie) et surtout pour le métissage (sujet en creux de L’Aigle de la neuvième légion). C’est précisément l’axe de ce documentaire, le fil rouge choisi pour raconter Marley, figure complexe et complexée qui regrettait « de n’avoir pas été plus noir ». La force du fi lm, c’est que, pour guider le spectateur à travers les effluves de ganja, le réalisateur a choisi de se mettre en scène, devenant progressivement le Nicholas Garrigan du chanteur – dans Le Dernier Roi d’Écosse, on découvrait l’Ouganda et son dictateur Idi Amin Dada à travers regard de ce jeune docteur blanc et naïf interprété par James McAvoy. Là, c’est le cinéaste himself qui endosse le rôle de Candide, enivré (mais jamais dupe) par la beauté de la Jamaïque, le charisme du chanteur et de ses femmes. Ce point de vue, qui aurait pu irriter, est finalement salutaire : face au mysticisme rasta, face à la légende dévorante de Marley, Macdonald incarne la rationalité, le regard distancié, tour à tour crédule et sceptique, enthousiaste et inquisiteur. Cette dialectique, la volonté du cinéaste de ne jamais se laisser écraser par la légende, de faire coûte que coûte du cinéma (l’intro, la séquence où le demi-frère blanc de Marley écoute Cornerstone ou tout le final), font qu’il ne se laisse jamais dépasser par son sujet. Et les deux en sortent grandis. Ja Man !

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