- Première
Sur une île religieuse du Portugal, au large des Açores, l’ado Ana guette l’avenir. Cheveux crépus, joues de porcelaine, œil mélo. Son visage dit tout. Il (se) cherche. Sans insouciance, ni fatalisme. Ana rencontre Cloé, reste en famille, tient des mains, survole les vagues, se recueille auprès du curé (scène remarquable), n’aime pas, pose sa tête sur l’épaule de Luis, crayonne ses yeux, se mêle à la communauté queer. Espère surtout fuir l’île et ses traditions archaïques. Loup et chien ose la fluidité. De l’âge de l'héroïne à sa sexualité naissante. De l’entrelacement des scènes, colorées et patinées, aux élans de la caméra. Mieux encore. Loup et chien réunit douceur et sensualité dans un même mouvement – mélange pas des plus aisés. En découle une guimauve visuelle méticuleusement poétique.
Estelle Aubin