Les Orphelins (2025)

Gab et Driss, anciens amis d'orphelinat aux destins diamétralement opposés, se retrouvent après des années de brouille. L'un est devenu policier à l'IGPN, carré et méthodique, l'autre fixeur pour des voyous, plus tactique et inspiré des forces spéciales. Leur réunion forcée ? La mort suspecte de Sofia, leur premier amour commun, dans un mystérieux accident de voiture. Sa fille Leïla, 17 ans et championne de combat à la canne, ne compte pas laisser passer cette injustice. Quand l'adolescente s'empare de l'arme de service de Gab et se lance sur la piste d'une puissante entreprise prête à tout pour étouffer l'affaire, les deux hommes n'ont d'autre choix que de faire équipe pour la sauver avant qu'elle ne commette l'irréparable.

Olivier Schneider, chef cascadeur reconnu pour son travail sur James Bond (Spectre, Mourir peut attendre), Fast & Furious ou encore Taken, signe ici son second long-métrage après GTMax. Et de fait, Schneider maîtrise parfaitement son domaine de prédilection. Les séquences d'action sont millimétrées : cascades spectaculaires dans les rues de Saint-Jean-de-Luz, courses- poursuites dantesques avec des bolides de tous les genres, fusillades chorégraphiées où chaque coup porté a sa logique narrative. Alban Lenoir, fidèle à sa réputation, a d'ailleurs effectué 100% de ses cascades physiques et on voit qu’il a dû apprécier ses séquences au volant de la Ford Capri.

Mais Lenoir seul n’aurait rien pu faire ici… Schneider mise en effet tout sur son duo. C’est annoncé dès le générique qui reprend le principe de l’ouverture d’Amicalement votre. Les orphelins joue sur le contraste et si Lenoir est impeccable en policier taciturne, masquant ses blessures derrière un tempérament froid et méthodique, Dali Benssalah rayonne en fixeur hableur qui cache ses peines derrière un humour pince-sans-rire. Leur alchimie fonctionne bien, créant des moments de complicité amusants qui évitent le piège du buddy movie caricatural. Sonia Faïdi complète efficacement le trio en adolescente explosive, tandis qu'Anouk Grinberg et Suzanne Clément structurent un peu le récit.

Un peu… Car si côté action, ça envoie, le film n'échappe pas à certains écueils. Les Orphelins souffre de longueurs notables dans sa première heure, un problème de rythme qui ralentit la montée en puissance. Plus gênant encore le scénario demeure très convenu, peinant à renouveler les codes du genre. Surtout, les tentatives comiques ne trouvent pas toujours leur cible, manquant parfois de naturel. L'équilibre n'est pas toujours atteint et le film hésite trop entre thriller familial et le pur divertissement d'action.  Les Orphelins reste malgré tout un divertissement calibré et Schneider prouve qu'il maîtrise aussi bien la mise en scène que les cascades, délivrant un film musclé et généreux, même imparfait.