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Régulièrement, Hollywood fait acte de contrition en produisant des films sur des « grands » sujets inattaquables censés réconcilier l’Amérique avec elle-même. Hier La Couleur pourpre, aujourd’hui La Couleur des sentiments. Dans les deux cas, la plongée dans le passé permet de se maintenir à distance respectable d’un contenu explosif (ici, le racisme franchement nauséabond qui avait cours dans les États du sud des États-Unis). La résilience est au programme pour le spectateur américain, avec méchantes Blanches et Noires débonnaires. On ne sait pas si on est face à un film – bien ficelé, au demeurant – ou face à une expérience de psychothérapie collective destinée au seul public yankee, qui vient d’assurer le succès au box-office du docteur Tate Taylor et de ses interprètes.
Toutes les critiques de La couleur des sentiments
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le récit, bien que sanglé par un cahier des charges lacrymal aigu, étonne par son discours nuancé dont l'intelligence est de ne pointer personne du doigt, seule façon de prêcher la réconciliation générale.
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La générosité de ce film porté par une galerie d'actrices remarquables (Emma Stone, Jessica Chastain…) va bien au-delà des querelles de clocher pour mettre en avant la vie de femmes extraordinaires confrontées à un racisme ordinaire.
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Tate Taylor (...) restitue l'atmosphère de l'époque sans manichéisme, avec sensibilité, tendresse et humour. Le récit, parfois un peu trop linéaire, est dynamisé par une bande d'actrices formidables (...) .
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La bêtise arrogante et cruelle des ségrégationnistes donne envie de vomir. Et les humiliations que subissent les domestiques des pimbêches oisives mariées à des portefeuilles, envie de pleurer. Ce beau film aurait pu s'intituler "Autant en emporte le racisme".
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Une louable ambition, portée par une belle interprétation, qui aurait toutefois gagné à mettre davantage en lumière le combat pour les droits civiques.
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Dans cet univers cotonneux du Mississippi, le bruit et la fureur d’un monde en révolution semble ne jamais parvenir. C’est là toute la douceur du film, celle d’un bouleversement par les mots, par les gestes, et par les regards plus que par les armes. Que l’on se rassure, La couleur des sentiments est aussi subversif qu’une jupe plissée mal repassée et les seuls cauchemars qu’il nous procure sont ceux de tâches ménagères négligées. Mais la bonhomie apparente peut parfois révéler bien des surprises. Si le film, coquet et pimpant, est un peu trop sage pour un sujet aussi brûlant, l’émoi subsiste malgré tout et il n’est pas impossible d’y verser une petite larme.
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La Couleur des sentiments servira au moins de borne : on mesure en voyant ce film situé au début des années 60, le chemin parcouru jusqu'à l'élection de Barack Obama.
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Une sorte de Desperate Housewives sur grand écran.
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Film ouverture du festival de Deauville, la couleur des sentiments dépeint à grand renfort d’émotions, la question du noir et blanc américain. Chatoyant, propre, et sympathique, le film reste classique mais confortable. Une oeuvre qui devrait en séduire plus d’un(e).
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Arborant les apparats très confortables d'une riche reconstitution d'époque à la mode Douglas Sirk, cette success story remplie à ras-bord de bons sentiments gâche un sublime casting pour en faire une galerie d'archétypes balourds, avec gentilles noires mangeuses de poulet frit d'un côté, et mesquines desperate housewives à chignons de l'autre. Pire : Taylor réussit l'exploit de rendre insupportable la merveilleuse Jessica Chastain (The Tree of Life, Take Shelter), très crispante en blonde-pas-si-bête-au-fond. Terne, poussif, sans aspérité, La couleur des sentiments est un film à message consensuel d'ores et déjà recommandé par L'UNESCO. Avant la moisson des Oscars, sans doute.
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Le voilà donc, ce film qui, évoquant la vie des domestiques noires dans le Sud profond des années soixante, a déchaîné les passions outre-Atlantique, où le sujet reste sensible. Adapté du best-seller de Kathryn Stockett, « la Couleur des sentiments » imagine l’alliance improbable d’une jeune journaliste blanche et de deux servantes noires se confiant à elle sur leurs conditions de travail en vue de la publication d’un livre-vérité. Porté par des interprètes remarquables (mention spéciale à Viola Davis, à qui l’on prédit un oscar), le film est un mélo efficace. Un feelgood movie dont on ressort la larme à l’œil et la conscience apaisée. Car en inventant ce personnage de sauveuse blanche qui n’eut pas d’équivalent dans la réalité, le film réécrit l’histoire de la lutte pour les droits civiques. Ça s’appelle du révisionnisme soft et, au minimum, c’est extrêmement maladroit
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Le tire-larmes de deux heures trente obscène et adapté d'un best-seller est un sous-genre increvable.
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Adapté d'un best-seller de Kathryn Stockett, La couleur des sentiments réunit un casting de luxe autour d'un film d'époque au sujet honorable : le sort des femmes de chambre noires dans l'Amérique ultra-conservatrice des 1960's. Tate Taylor livre là un pur film à Oscars : extrêmement académique, donc.