Toutes les critiques de La Très Très Grande Entreprise

Les critiques de Première

  1. Première
    par Veronique Le Bris

    En choisissant encore le ton de la comédie pour aborder le monde tel qu’il tourne à l’envers, Pierre Jolivet réussit son coup. On suit avec intérêt le parcours de ces justiciers amateurs, capables, malgré leurs petits moyens, de se démener pour faire valoir leur bon droit. Sans être caricaturaux, ces personnages bien campés sont servis par un quatuor d’acteurs en harmonie. En réinterprétant aujourd’hui la lutte du pot de terre contre le pot de fer, Jolivet signe un film qui devrait stimuler des vocations. Car la morale de l’histoire est bien celle-là : on n’est jamais mieux servi que par soi-même... Ou, comme le réalisateur le met en exergue dans la bouche de Mao Tsé-Toung (vieux reliquat gauchiste de Jolivet ?) : « Ne compte que sur tes propres forces. » Mais sans doute sommes-nous dans un monde où certaines évidences méritent d’être rappelées !

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Fraternité et solidarité du côté des petites gens, appât du gain et mensonges versant entreprise (où tous sont odieux, du vigile idiot au PDG cynique) : pas de nuance pour cette nouvelle comédie sociale du réalisateur de « Ma petite entreprise », qui dénonce la mondialisation et les entreprises pollueuses et encourage au combat, avec les moyens du bord. C’est la lutte –finale- du pot de terre contre le pot de fer, ou de quelques irréductibles Gaulois face à de très vilains Romains. Et comme Obélix, on aime bien que les Romains se prennent des tas de baffes. On est donc à la fête avec cette mission impossible où le système D est largement mis à contribution, où la détermination et la foi en un idéal de justice jouent un rôle non négligeable. Les acteurs et les gags sont très drôles. Aux armes écolos !

  2. Le JDD
    par Carlos Gomez

    Le postulat de départ est amusant et on ne tarde pas à prendre fait et cause pour cette brochette d'oiseaux mazoutés, laissés-pour-compte de l'économie libérale. La caméra se fait mobile, devenant de cette manière une complice supplémentaire du casse qui se prépare en coulisses.

  3. Paris Match
    par Alain Spira

    Thriller social, ce film d'actions peu cotées en bourse nous fait rire avec des gags, des situations et des répliques cocasses. Tout en nous tenant en haleine avec un suspense de bonne série B, cette comédie citoyenne fait passer le message comme une lettre - bien timbrée - à la poste.

  4. Elle
    par Philippe Tretiack

    Dans Ma petite entreprise, Pierre Jolivet avait signé une excellent comédie sociale, cette fois, il s'abîme dans la satire lourdingue. Les acteurs sont sympathiques, mais le rythme est poussif.

  5. Fluctuat

    Avec La Très très grande entreprise, Pierre Jolivet essaie, sans y parvenir, de détourner les codes du film d'espionnage pour faire l'éloge de la solidarité sur fond de lutte des classes et mondialisation. Aucun lien entre Ma petite entreprise et La très très grande entreprise, sinon cette sempiternelle éloge du système D qui plaît tant à Pierre Jolivet. Ici, celle de trois pieds nickelés partant à l'assaut du siège d'une multinationale afin d'obtenir des preuves pour faire appel dans un procès. Si l'idée, chère à Jolivet, des petits triomphant des grands est aussi sympathique que démago, à l'image on ne dépasse jamais l'horizon d'un téléfilm banal, médiocre, plutôt moche, et souvent mal écrit. Car on pense moins à David contre Goliath, qu'à un inédit des Charlots rejouant Mission : Impossible. Alors on plaidera que le film est au niveau de ses personnages, faux-monsieur-madame-toutlemonde, mais adapter la forme au fond à ce niveau là, c'est limite. D'autant qu'il n'est pas évident d'adhérer aux destins de nos héros ordinaires, une fois campés par Jean-Paul Rouve en restaurateur gay, Roschdy Zem en ostréiculteur, Marie Gillain en aide comptable, sans oublier fiston (Adrien Jolivet, nul). On a rien contre le casting en soi (quoiqu'on est pas fan), mais la flemme ou la complaisance des uns et des autres, dans un film déjà pas très ambitieux visuellement, ça n'améliore pas le programme un peu chargé.Le problème vient de cette relecture des genres comme prisme et inventaire de l'époque : la multinationale polluante et ses cadres impitoyables, l'informatique qu'on ne maîtrise pas mais qu'on utilise pour arriver à ses fins, un improbable avocat indien rencontré par fiston sur Internet. Avec ses signes de contemporanéité et d'actualité, Jolivet passe le quidam moyen au tamis du film d'espionnage low tech à vocation politico-burlesque. Hélas, trop goguenardes, franchouillardes et volontairement caricaturales, ses propositions finissent par épouser un point de vue étriqué et vain - quand elles ne s'égrènent pas sur le mode facile du contre-pied parodique, ou quand l'intrigue s'égare artificiellement sur les petits problèmes de chacun. De fait, pour imposer son idéalisme prêt-à-porter et un sentiment de solidarité entre ses invraisemblables justiciers du quotidien, Jolivet passe en force et loupe sa comédie de la décence ordinaire. La farce promise, insolente et prolétaire, accouche d'une oeuvre consensuelle à l'humanisme neuneu où les bons côtés de la mondialisation se révèlent dans une vision béate de la fraternité des faibles. La très très grande entreprise De Pierre JolivetAvec Jean-Paul Rouve, Marie Gillain, Roschdy ZemSortie en salles le 5 novembre 2008Illus. © Pathé Distribution - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil comédie sur le blog cinéma