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Le point de départ d’Inexorable se situe quelque part entre Théorème et La Main sur le berceau : le quotidien d’un romancier en panne d’inspiration, de son épouse et de leur petite fille, est perturbé par l’arrivée d’une jeune femme, Gloria, dans leur immense demeure des Ardennes… Même si on devine très vite comment tout ça va finir (mal), la longue mise en place du nouveau Fabrice du Welz est idéale de tension et d’ironie chabroliennes. La photo granuleuse de Manu Dacosse (« shot in glorious Super Kodak 16mm », précise le générique), dessine un monde inquiétant, vicié, comme pourri de l’intérieur, un univers de giallo où tout menace constamment de partir en vrilles meurtrières. Les comédiens sont tous très investis, à commencer par un Benoît Poelvoorde des grands jours, tour à tour touchant, ambigu et pathétique, qui emmène le film bien au-delà du simple exercice de style.