Date de sortie 14 décembre 2022
Durée 112 mn
Réalisé par Marie Kreutzer
Avec Vicky Krieps , Colin Morgan , Finnegan Oldfield
Scénariste(s) Marie Kreutzer
Distributeur Ad Vitam
Année de production 2022
Pays de production Hongrie, Luxembourg, France, Allemagne, Autriche
Genre Drame, historique

Synopsis

Le film est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022

Noël 1877, Élisabeth d’Autriche (Sissi), fête son 40e anniversaire. Première dame d’Autriche, femme de l’Empereur François-Joseph Ier, elle n’a pas le droit de s’exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune impératrice. Pour satisfaire ces attentes, elle se plie à un régime rigoureux de jeûne, d’exercices, de coiffure et de mesure quotidienne de sa taille. Etouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image.

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Critiques de Corsage

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Tout part d’une phrase lancée par Vicky Krieps à Marie Kreutzer (sa réalisatrice de We used to be cool, inédit chez nous) « Et si tu faisais un film sur Sissi avec moi ? » Une main tendue dont la cinéaste s’est immédiatement emparée, y voyant l’opportunité de raconter ce passé qu’on croit connaître par cœur, au gré des rediffusions de la saga avec Romy Schneider, pour signer une œuvre qui s’inscrit pleinement dans notre époque, tant certains diktats imposés aux femmes n’ont au fond guère évolué en 150 ans. Oubliée la jeune monarque obéissante des films de Marischka, l’impératrice Elisabeth est ici saisie au tournant de la quarantaine, au moment où le travail de représentation auquel elle est astreinte devient un carcan insoutenable. Son âge, son poids surveillé comme le lait sur le feu la font plonger dans la névrose, obsédée par le contrôle de son corps que lui imposent les mœurs patriarcales dominantes. Aux antipodes d’un film d’époque étouffant sous les dorures, en jouant avec subtilité avec les anachronismes (à l’image du travail de création sonore, primé à Cannes, entourant la superbe BO de Camille), Corsage épouse les velléités de liberté de son héroïne insurgée en envoyant valser les conventions attendues du biopic. En revisitant sa vie, la cinéaste lui offre l’opportunité de goûter à titre posthume ce qui lui était interdit, sans que rien ne paraisse factice, avec une finesse qui doit énormément à Vicky Krieps, capable en un regard, en une moue, en un geste de dire plus et mieux que mille lignes de dialogue. Son intériorité explosive constitue un chef d’œuvre d’interprétation.

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