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Au fond, Black Swan est une histoire de dépucelage. Violent, inespéré et sublime. (...). Pétri de références, le film dégage une force inattendue, délestée de l'envie de prouver et vouée à un sujet : la féminité. Chaque scène est un morceau de bravoure où le fantastique, le cinéma indépendant et l'exercice de style forniquent jusqu'au vertige final (l'orgasme du film ?), qui signe la libération d'un personnage, d'une actrice et d'un cinéaste, entré dans la cour des très grands.
Toutes les critiques de Black Swan
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Darren Aronofsky brise le ballet classique en mille éclats tranchants dans ce film qui est comme la rencontre de Carrie au bal du diable et de L'Age heureux. Dans cet enfer halluciné en forme de studio de répétition, Natalie Portman est bouleversante.
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par Nathalie Dassa
Darren Aronofsky réinvente ce ballet classique, entraînant Blck Swan dans un dédoublement de plus en plus opaque. Il livre une partition anxiogène riche en tensions dramatiques, rythmée par une réinterprétation prenante de l'oeuvre originale de Tchaïkovski signée par son compositeur attitré, Clint Mantsell. C'est avec virtuosité qu'il brouille notre perception sans qu'on puisse discerner la réalité du fantasme, jusqu'à la révélation des faits et la chute finale libératrice.
Thriller hybride, Black Swan emprunte l’esthétique du documentaire et lui injecte d’inattendues bouffées de fantastique pour un maximum de frissons. Déjouant tous les clichés du genre, Aronofsky signe de loin son meilleur film, transcendé par une Natalie Portman époustouflante.
Ce film époustouflant est l’histoire d’une naissance - celle d’une enfant qui devient femme - dans toute sa violence et sa beauté. Adaptant un roman d’Andres Heinz et le ballet le plus connu du répertoire classique, le réalisateur de « The wrestler » donne un film puissant, d’un romantisme passionné, et, plongeant dans la psyché tourmentée de son héroïne, y mêle audacieusement des scènes fantastiques et oniriques de toute beauté. Nina, dominée par sa mère, une ancienne ballerine sans gloire, Nina confrontée à ses frustrations, à son désir de perfection, Nina au corps blessé, à l’âme brisée, ouvrant la porte à ses démons : du haut de ses pointes, Nina c’est Natalie Portman, qui porte le film et fait une composition extraordinaire, pour laquelle elle est nommée aux Oscars.
A du spectacle, fort, émouvant, qui fait battre le cœur à toute vitesse. A un conte aussi, donc un récit plein de symboles, qui décrit une initiation, un passage.
Aronofsky filme les douleurs du corps que les danseuses du New York City Ballet s'infligent et surpassent, mais aussi le point de bascule vers la schizophrénie dans laquelle Nina va s'enfermer.(...) Vincent Cassel évolue avec beaucoup de grâce et d'élégance dans son rôle de chorégraphe intransigeant et tire son épingle (à cheveux) ans ce thriller bien plus noir que blanc.
La multiplicité des influences (Carrie, Les chausons rouges, Suspiria...) et les redondances du script alourdissent le spectacle, mais il reste total.
Seul défaut une progression dramatique hésitante. Pour le reste, c'est magistral. Et les 20 dernières minutes sont d'un autre monde.
Il va être difficile de faire mieux cette année.
un véritable roller-coaster sensoriel et émotionnel dont on ressort avec une seule envie : y retourner !
une expérience absolument terrifiante, à vivre à tout prix en salle obscure
... Et Darren Aronofsky ? Radieux, sa poupée chiffonnée gisant à ses pieds, il signe un film somptueux.
Un choc artistique et émotionnel rare ou un long métrage outré et tape-à-l'oeil, le film de Darren Aronofsky a divisé la rédaction (...)
Pour : Rencontre entre Répulsion de Polanski et Showgirl de Verhoven, le cinéma d'Aronofsky ressemble aux corps de ses héroïnes: sculptés mais perclus de douleurs (...) avec un tel atout, Aronofsky clôt avec éclat le diptyque entamé avec The Wrestler : deux parcours sacrificiels de personnages qui poussent leur corps jusqu'à l'épuisement pour la beauté de l'art. Comme une envolée lyrique de Prince répondant à une ballade de Springsteen, Black Swan est un choc artistique et émotionnel.
Contre : Dans la catégorie : Commente réaliser un film outré pour moissonner de l'Oscar à la pelle?, Black Swan est d'ores et déjà un chef d'oeuvre. Une ode au surlignage. Le tape-à-l'oeil érigé en art majeur (...) le film est sertie d'effets narratifs et visuels. Jusqu'à l'écoeurement, (...) Face à ce pensum diablement énervant, je préfère aller revoir Requiem For a Dream. Pour me rappeler le bon temps ou Darren Aronofsky se révélait comme le nouveau David Fincher et pas l'auteur de ce Lac des Cygnes expliqué aux adoratrices de Twilight.
(..) il y a dans Black Swan une dimension de manifeste, la proclamation d'un Moi artistique névrotique, comme si le film devrait s'envisager comme la fin de l'innocence de son auteur, un rite de passage qui refléterait sa soif de réussite, sa rage au ventre, histoire d'en finir avec son côté sainte nitouche et de marque son acceptation de sa dark side à lui.
Le cinéma de Darren Aronofsky est un cinéma qui fait mal, et ce "Black Swan" en particulier est un éblouissant instrument de torture. Quasiment un film d’horreur. Une plongée dans la psyché fragile de Nina (Natalie Portman), danseuse étoile du New York City Ballet, prête à tout pour décrocher le rôle principal du "Lac des cygnes", mais menacée par une danseuse rivale, Lily (Mila Kunis). (...) conte comico-horrifique, quelque part entre "les Chaussons rouges", "le Locataire" et "Carrie". Comme le catch, univers dans lequel s’inscrivait le précédent film d’Aronofsky, "The Wrestler", le ballet est à mi-chemin entre le sport et l’art. L’un est vulgaire, et masculin ; l’autre, noble, et féminin. Les deux films forment un fascinant diptyque sur la condition humaine. Ce sont les deux faces, aussi sombres l’une que l’autre, d’une seule et même pièce.
A travers le prisme de la danse, discipline ne soufrant pas la demi-mesure, Darren Aronofsky (The Wrestler) ose un thriller psychologique qui ne fait pas toujours dans la dentelle. Il surligne parfois ses effets d'une touche empesée de fantastique et multiplie les handicaps de son héroïne.
La fascination qu’exerce le film sur son spectateur et sa réussite résident dans ce paradoxe : l’adresse de saltimbanque d’Aronofsky à jongler avec de lourds symboles, avec des personnages archétypiques fortement connotés comme s’ils étaient légers comme une plume, et sa capacité à les agencer avec une étrange finesse tout en contrastes.
Pour aboutir à quoi ? A du spectacle, fort, émouvant, qui fait battre le cœur à toute vitesse. A un conte aussi, donc un récit plein de symboles, qui décrit une initiation, un passage.
Un thriller gore et brutal sur la danse classique, voilà un hiatus qui fait écho, aussi, au casse-tête de l'héroïne.
Après The Wrestler, sur l’univers du catch, Darren Aronofsky s’offre un grand saut dans le monde de la danse, où il filme chaque mouvement au plus près des personnages. Sa caméra subjective, étourdissante, virevolte en même temps que sa ballerine, tout en nous entraînant dans un thriller angoissant et à l’esthétisme ultra-maîtrisé.
Un véritable performance. Lyrique parfois brutal, Darren Aronofsky à le sens du mouvement, du contact des corps, du fantastique. I(...) Il signe une mise en scène vertigineuse qui renvoie à son précédent film The Wrestler, une sorte de cauchemar éveillé cathartique, où les pointes et les fouettés sont autant de souffrances et de défis. Un beau film noir.
Un bande-son énorme, de fulgurantes scènes de danse, Portman et Cassel fabuleux, mais trop linéaire et, étonnamment un manque de folie...
Cette histoire de danseuse qui doit tout à la fois interpréter le cygne blanc et le cygne noir de la pièce de Tchaïkovski, et à cette occasion quitter la pureté supposée et un peu mièvre de l'enfance pour les passions vampiriques de la sexualité, ne réussit jamais à décoller de la littéralité de son propos, bien loin de son modèle inavoué, le "Perfect blue" de Satoshi Kon.
Vendu comme un film d'horreur psychologique sur le monde de la danse, Black Swan est aussi une nouvelle métaphore par Darren Aronofsky du spectacle comme martyr, un trip cauchemardesque, un film sur le double, la schizophrénie et la mutation. Un film frénétique parcouru d'étonnantes visions, mais cédant trop systématiquement aux effets grand-guignolesques.