Première
par Mathieu Carratier
Présenté à l’origine comme un prequel, ce nouveau 300 est en définitive un « paraquel » puisque l’action se déroule avant, pendant et après les événements décrits dans le précédent film de Zack Snyder. En plus de permettre aux producteurs de capitaliser sur le succès d’un long métrage qui n’appelait pas vraiment de suite (rappelons que les 300 se retrouvaient 0 à la fin), l’astuce garantit aussi un scénario plus épais que celui du premier, dont la complexité était inversement proportionnelle à la circonférence des biceps de Gerard Butler. L’Australien Sullivan Stapleton, révélé par Animal Kingdom, de David Michôd, assure avec brio la succession dans les sandales de Thémistocle, l’Athénien chargé de rassembler son peuple afin de vaincre le roi Xerxès, adepte du bling-bling et du piercing. Auteur d’un seul film avant celui-là (la comédie Smart People, en 2009, avec Dennis Quaid et Sarah Jessica Parker), Noam Murro s’est surtout fait un nom dans la pub, comme Snyder avant lui. S’il respecte l’esthétique définie par son prédécesseur, le réalisateur a su gommer un certain nombre de fautes de goût qui rendaient parfois 300 indigeste, à commencer par cette overdose de ralentis qui menacent de terriblement mal vieillir. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles cette Naissance d’un empire, que l’on aura le droit de préférer à l’original, est plus courte de quinze minutes. Mais, en l’occurrence, qui peut le moins... peut le plus.