Hommage à Michel Legrand ce soir à 20h50 dans Place au cinéma sur France 5, présenté par Dominique Besnehard, avec le film somme de Claude Lelouch, Les uns et les autres sorti en 1981.
On a peu coutume d’associer Michel Legrand et Claude Lelouch, tant ce dernier est indissociable du compositeur Francis Lai. Pourtant, les deux hommes ont collaboré à quatre reprises pour Les Uns et les Autres, Partir Revenir, Les Misérables et And Now Ladies and Gentlemen. Le plus éclatant de leur projet commun est, bien sûr, Les Uns et les Autres, fresque musicale et historique qui suit les destins croisés d’hommes et de femmes de l’aube de la deuxième guerre mondiale à 1981 entre la France, l’Allemagne, l’URSS et Les Etas-Unis. Une même passion les unit : la musique.
Pour mener à bien ce projet pharaonique, Claude Lelouch réunit pour la première fois deux grands compositeurs de cinéma : Michel Legrand et Francis Lai. Au vu de l’importance de la musique dans le film, elle fut composée et enregistrée avant le tournage. Constamment diffusée en play-back sur le plateau, elle donne son tons aux acteurs et son rythme au film. Le travail a demandé aux deux compositeurs presque deux ans de leur temps. Michel Legrand a composé quatre chansons iconiques du film : "Un parfum de fin du monde", "Dad and Co", "Body and Soul Incorporated" dont les paroles sont signées Boris Bergman, et "Serenade for Sarah" dont les paroles sont signées Alan et Marilyn Bergman, (fidèles collaborateurs américains de Michel Legrand auxquels on doit "Les moulins de mon coeur").
Outre la composition de ces partitions, Michel Legrand s'est également chargé de l'orchestration des autres thèmes du film, écrits par Francis Lai et a dirigé l’orchestre, parfois d’une dimension symphonique, lors de l’enregistrement aux Studios Burbank de Los Angeles et aux Studios Davout à Paris.
Michel Legrand dirige aussi l’orchestre qui interprète des pièces emblématiques du répertoire. Renouant ainsi avec sa formation classique, le compositeur des Demoiselles de Rochefort s’est saisi de la baguette pour diriger La Sonate au clair de lune et 7e symphonie de Beethoven, les Préludes de Franz Liszt, les Nocturnes de Chopin ou la Symphonie n°1 de Brahms. Mais c’est avec le Boléro de Ravel, qui conclut magistralement le film, qu’il donnera tout l’éclat de son talent. A l’inverse d'une tendance qui voulait qu'on accélère un peu le rythme du morceau, Michel Legrand a tenu à rester fidèle à l'esprit de Maurice Ravel et à suivre scrupuleusement ses indications.
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