Il est le grand inclassable du cinéma commercial français depuis 1950, son importance se mesurant à la dimension des caractères qui composent son nom sur les affiches. Il n'a écrit qu'un petit nombre de scénarios originaux, mais il a marqué d'une patte immédiatement reconnaissable d'innombrables répliques prononcées à l'écran par Jean Gabin, Lino Ventura, Annie Girardot ou Jean-Paul Belmondo. Honni par les tenants de la Nouvelle Vague, il a donné pourtant à la fonction spécifiquement française de dialoguiste un relief dont témoignent la fréquence et la violence des polémiques suscitées par le style Audiard. Moins rigoureux que ceux de Jean Aurenche et Pierre Bost, moins caustiques et moins brillants que ceux d'Henri Jeanson, ses dialogues ont une aisance, pas toujours exempte de démagogie ni de mots gratuits, qui les adapte à la personnalité du comédien leur donnant vie à l'écran : les colères sont taillées à la mesure de Jean Gabin, la gouaille virile et le clin d'il sont dosés pour J.-P. Belmondo.Audiard, qui a exercé de nombreux métiers (coureur cycliste, soudeur à l'arc, opticien, porteur de journaux, journaliste) avant de débuter au cinéma (comme scénariste-dialoguiste de Mission à Tanger d'André Hunebelle en 1949), se prétend « orfèvre en imbécillité » et justifie ses dialogues par une connaissance directe du parler contemporain acquise dans les rues de Paris ou au zinc des bistrots : « Le métier de dialoguiste ne s'apprend pas. La réussite vient peut-être de savoir écouter les gens. Le dialogue est une espèce de vérité des mots à l'intérieur d'une situation. » En réalité, sa culture littéraire est solide, la filiation qui le relie à Céline est incontestable, et il est sans doute moins innocent qu'il n'aime le paraître : volontiers conservateur, pessimiste, on l'a dit « anarchiste de droite », et on l'a vu prendre des positions publiques résolument réactionnaires.Outre les quelque 120 films qu'il a dialogués, notamment pour Gilles Grangier (Gas-Oil, 1955), Denys de La Patellière (les Grandes Familles, 1958 ; Un taxi pour Tobrouk, 1961), Henri Verneuil (Un singe en hiver, 1962 ; Mélodie en sous-sol, 1963 ; le Corps de mon ennemi, 1976 ; les Morfalous, 1984), Georges Lautner (les Barbouzes, 1965 ; le Professionnel, 1981), Philippe de Broca (l'Incorrigible, 1975 ; Tendre Poulet, 1978 ; le Cavaleur, 1979), Robert Enrico (Pile ou Face, 1980), Claude Miller (Garde à vue, 1981 ; Mortelle Randonnée, 1983) ou Yves Boisset (Canicule, 1984), Michel Audiard réalise neuf films entre 1968 et 1974. Le choix des titres (Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages en 1968, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais elle cause en 1970, Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard en 1974) situe l'ambition de huit d'entre eux : des comédies à la fois faciles et vulgaires qui visent, et atteignent, le public populaire au point d'être parmi les films les plus fréquemment repris à la télévision nationale. Le neuvième, Vive la France ! (1974), est un pamphlet associant des documents d'archives à un commentaire polémique, film sans doute personnel, mais anachronique dans sa démarche et son propos, antigaulliste après la mort de G. Pompidou, et qui n'eut pas de succès.Michel Audiard était également romancier.
Nom de naissance | Michel Audiard |
---|---|
Naissance |
Paris, France |
Décès | |
Nationalité | Français |
Genre | Homme |
Profession(s) | Dialogue, Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
---|---|---|---|---|
2015 | Garou-Garou Le Passe-Muraille | Scénariste | - | |
2015 | Massacre En Dentelles | Scénariste | - | |
1985 | La Cage Aux Folles 3, «Elles» Se Marient | Scénariste | - | |
1985 | On ne meurt que deux fois | Scénariste | - | |
1984 | Reveillon Chez Bob | Scénariste | - |
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