Jean-Jacques Beineix, né à Paris, est déjà un passionné du 7ème art pendant son adolescence et tourne des films en 8 mm pour impressionner la galerie. Il est d’abord étudiant en médecine au moment où éclatent les grèves de 1968 et devient brancardier pendant les manifestations.
Durant les années soixante dix, Jean-Jacques Beineix arrive à pénétrer les milieux du cinéma et devient dans un premier temps l’assistant réalisateur de Jean Becker sur la série télévisée du moment Les Saintes Chéries. Puis, il travaille en 1970 pour Claude Berri sur Le Cinéma de Papa puis pour René Clément sur La Course du lièvre à travers les champs en 1971, pour Jean-Louis Trintignant sur Une Journée bien Remplie en 1972 et même Jerry Lewis.
Mais comme tous les assistants, Beineix a un rêve. Il souhaite être réalisateur à part entière. Son rêve devient réalité en 1977 lorsqu’il réalise son premier court métrage Le Chien de Mr Michel qui est d’ailleurs récompensé par le Premier prix du Festival de Trouville et nommé aux Césars pour le Meilleur court métrage. Puis en 1981, il réalise son premier long métrage Diva d’après le roman de Delacorta. Le film est diversement apprécié en France mais soulève l’enthousiasme à l’étranger par son côté novateur. Il est d’ailleurs récompensé par quatre Césars en 1982.
Sur sa lancée, Beineix réalise le très coûteux film La Lune dans le Caniveau, une adaptation du roman de David Goodis avec Gérard Depardieu, Nastassja Kinski et Victoria Abril. Le film est très mal accueilli par la critique, trouvant trop artificiel le climat de l’opus mais il est tout de même sélectionné pour le festival de Cannes en 1983. Commercialement, c’est un échec. Jean-Jacques Beineix s’exile quelques temps aux Etats Unis pour écrire un scénario qui n’aboutira pas.
Il revient en France et décide de réaliser 37°2 Le Matin en 1986 d’après le roman éponyme de Philippe Djian qui lui a particulièrement plu. Il choisit pour le rôle féminin une parfaite inconnue du public, qui plus est, débutante dans le métier, Béatrice Dalle, et Jean Hugues Anglade, à l’aube de sa carrière. Pourtant, le film est un énorme succès tant en France qu’au-delà des frontières. Il reçoit la distinction la plus élevée au festival de Montréal et est nommé comme Meilleur Film Etranger à la fois aux Oscars et aux Golden Globes. En France, 37°2 Le Matin est nommé neuf fois aux Césars notamment pour le Meilleur Film et la Meilleure Réalisation mais Jean-Jacques Beineix repartira les mains vides.
Entre-temps, Beineix crée sa propre société de production en 1984, Cargo films, en collaboration avec la productrice Claudie Aussard : il peut ainsi garder son indépendance artistique. Le prochain opus de Beineix mais aussi le premier de sa société intitulé Roselyne et Les Lionstourné en 1989 est un échec cinglant et les critiques sont acerbes. Il s’éloigne pour un temps du cinéma mais continue la réalisation dans le domaine de la publicité, notamment la pub pour la peinture Valentine avec la panthère noire.
Jean-Jacques Beineix revient au cinéma avec IP5 : L’Ile aux Pachydermes en 1992 qui est le dernier film tourné avec Yves Montand qui mourra à la fin du tournage mais là encore, le succès est mitigé. Il retourne à la publicité et essaie un nouveau genre, le documentaire : il en réalise un premier sur des enfants en Roumanie en 1992 pour l’émission Envoyé Spécial, puis Otaku en 1994 abordant le sujet des collectionneurs au Japon.Il prend à nouveau la direction des studios pour réaliser en 2001 Mortel Transfert, un thriller psychanalytique adapté du roman de Jean-Pierre Gattegno avec Jean Hugues Anglade qu’il retrouve depuis 37°2 Le Matin. Encore une fois, la critique n’encense pas le film qui ne fait pas non plus recette au box office.
En 2002 avec la réalisation d’un nouveau documentaire, Jean-Jacques Beineix s’attarde cette fois-ci sur le monde de la téléréalité avec Loft Paradoxe. Il a réalisé un film de présentation pour le CNRS d’une durée de 15 minutes : le film s’attache à montrer l’étendue des recherches dans divers domaines du CNRS. Jean-Jacques Beineix est aussi le parrain du Festival Cinéma Science de Bordeaux organisé par le CNRS. On oublie de citer également que Beineix a écrit deux bandes dessinées en 2005 et 2006 avec des dessins de Bruno de Dieuleveult.
Jean-Jacques Beineix reste précurseur de son style, il dérange dans sa manière d’aborder le cinéma mais ne laisse pas indifférent. Il a osé tracer une voie nouvelle dans laquelle d’autres producteurs se sont engagés comme Luc Besson et Jean-Pierre Jeunet.