Il est le « jeune premier » par excellence du cinéma français des années 30, après avoir débuté au music-hall (en 1918), fait un peu de comédie et du tour de chant, où il avait été remarqué et séduit par Mistinguett. Il tourne un premier film en 1930 : la version française des Deux Mondes de Ewald André Dupont. Le succès lui vient avec le Chemin du paradis (W. Thiele, 1930) et Le congrès s'amuse (E. Charell, id.), deux opérettes filmées où il pousse la romance, remplaçant dans les versions françaises l'Allemand Willy Fritsch. Sa popularité va s'amplifier, au fil de bandes pourtant médiocres (Il est charmant, L. Mercanton, 1932 ; Un rêve blond, Paul Martin, id. ; Un mauvais garçon, Jean Boyer, 1936, etc.), jusqu'à en faire une véritable idole des foules : les femmes embrassent les pneus de sa voiture ; il s'offre yacht et avion, épouse une princesse russe, gaspille des millions vite amassés. Parmi ses « conquêtes » : Florelle, Jane Marnac, Lilian Harvey... Une série d'échecs tout aussi imprévisibles que ses réussites, la drogue, la prison précipitèrent sa chute. Elle fut rude. Après plusieurs mariages manqués, sa fortune dilapidée, il se retrouve (comme Méliès !) propriétaire d'un magasin de jouets (à l'enseigne du « Chemin du paradis » !). Un come-back pitoyable, organisé par de vieux amis dans un cabaret des Champs-Élysées, mit un peu de baume sur ses plaies. Quand il mourut, il était paralysé des deux jambes. Il fut enterré dans son légendaire smoking blanc... De la trentaine de films qu'il a tournés, un seul peut-être est à sauver : On a volé un homme, de Max Ophuls (1934, avec Lili Damita).