The Serpent Queen
Starz

L'ascension de Catherine de Médicis à la cour de François Ier, et aux côtés de son époux, Henri II, racontée sur un air fun et rock n' roll, dans une série américaine qui frôle le n'importe quoi.

Les têtes couronnées ont la côte en ce moment, à la télévision. Evidemment, alors qu'on pleure la disparition d'Elizabeth II, tout le monde pense à The Crown sur Netflix. Mais sur StarzPlay en France, il y a également la vie de son ancêtre dans la série Becoming Elizabeth (avec Alicia von Rittberg), ou celle de l’impératrice Catherine II de Russie (Elle Fanning) dans The Great. Vient aujourd'hui s'ajouter à la liste Catherine de Médicis (1519-1589), avec The Serpent Queen, qui raconte les affres de la cour de François Ier, au milieu du XVIe Siècle.

En 1560, Catherine est au somment de son pouvoir, Régente du royaume de France, crainte de tous, elle va se confier à sa toute jeune servante et lui raconter sa vie. Celle d'une orpheline italienne, ayant grandi en pleine révolution contre l'ordre établi par les Médicis à Florence. Nièce du Pape Clément, elle va trouver une porte de sortie en étant mariée au second fils du roi de France, Henri II. Humiliée dès son arrivée sur place, elle va comprendre très vite que son futur époux est déjà amoureux de sa maîtresse, Diane de Poitiers...



Le ton est résolument moderne. L'ambiance est trash et rock n'roll. The Serpent Queen ne s'encombre guère de rigueur historique et décline ce biopic royal avec une décontraction qui confine parfois au n'importe quoi.

Une série qui s'inspire plus des Soprano que de Max Gallo, de l'aveu même de sa star Samantha Morton : "Nous voulions aborder son histoire comme dans Le Parrain avec celle de Don Corleone. Pensez plutôt aux Soprano", confie l'actrice à EW, avant de citer Fleabag, comme autre référence : "Phoebe Waller-Bridge y brise le quatrième mur si brillamment. Ce n'est pas nouveau. Mais c'est la première fois que je narre en parlant à la caméra..." Oui, Catherine de Médicis s'adresse à nous directement, et c'est un peu déstabilisant, transformant la figure de la Renaissance en héroïne contemporaine empreinte d'un féminisme quelque peu anachronique.

Étrange, mais totalement assumé. The Serpent Queen mise en effet beaucoup sur la forme. À commencer par les visuels époustouflants des décors réels où la série a été filmée. Les Châteaux de Chambord et de Chenonceau offrent un écrin somptueux aux manigances politiques de cette langue de vipère particulièrement habile dans la survie. Le créateur de la série, Justin Haythe, n'y est pas allé de main morte pour muer le personnage historique en simili Cersei de Westeros, délocalisée à la cour de François Ier. Mais sa série a le mérite d'aller au bout de son concept, pour aboutir à un drama sérieusement réjouissant. 

The Serpent Queen
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Avec un ton fun assuré, Haythe traite la fin de la Maison de Valois sans s'embarrasser des convenances et sans s'offusquer de nos sensibilités de Français : tout le monde parle anglais à la cour d'un François Ier joué par un Irlandais (Colm Meaney), où notre bon Royaume est carrément comparé à "un trou à rats"...

Mais il faut bien admettre que cette Catherine là a le verbe haut. Samantha Morton ressort son regard le plus patibulaire de Walking Dead et la petite Liv Hill crève l'écran en jeune princesse italienne, obligée de se frayer un chemin dans ce marasme politico-social. De machinations en manipulations, de morts tragiques en manoeuvres assassines, l'Histoire de France ressemble parfois à du Game of Thrones et c'est plutôt cool. Même si les énormes enjeux religieux de l'époque (aboutissant à la Saint-Barthélémy, disons-le) sont curieusement à peine effleurés.

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