She-Hulk : nouvelle bande-annonce
Marvel

L’avocate super-héroïne ne trouve jamais son ton.

Couleur : avocat. Profession : avocate. Personnage (très) secondaire et (très) rigolo de la Maison des idées, She-Hulk a désormais droit à sa propre série Marvel Studios. Choix étonnant - le roster à disposition de Kevin Feige est un puits sans fond - mais finalement pas si dingue pour une comédie super-héroïque se déroulant dans le milieu de la justice : les comics She-Hulk ont souvent eu la déconne en ligne de mire, entre running gags et une protagoniste qui brise régulièrement le quatrième mur pour s’adresser directement au lecteur. She-Hulk version petit écran tente donc péniblement de reproduire cet esprit, en mettant en scène Jennifer Walters (Tatiana Maslany, plutôt pas mal), la cousine de Bruce Banner. Après un accident de voiture, l'avocate est contaminée par le sang de Hulk et hérite de sa peau verte et de sa force colossale. À une petite exception près : Jennifer ne perd jamais le contrôle et parvient reprendre forme humaine à volonté, sans devenir une géante verte au moindre coup de colère. Sans plus de cérémonie, la jeune femme s'habitue en trois scènes à ce nouveau statu quo et se fait embaucher par un cabinet d'avocats spécialisé dans les affaires liées aux personnes dotées de pouvoirs. Elle croisera ainsi la route de l’Abomination - Tim Roth reprend impeccablement son rôle de l’Incroyable Hulk - ou une Asgardienne capable de changer d’apparence - et en plein procès après s’être fait passer pour la rappeuse Megan Thee Stallion.

Si on adhère rapidement à ce principe débilo-rigolo, She-Hulk se heurte pourtant à trois problèmes majeurs : des effets spéciaux proprement hideux (ne nous lancez pas sur les décors en CGI et le look de la super-héroïne lorsqu’elle se transforme), une mise en scène sans intentions et un ton jamais assez mordant. On s’attendait à une sorte d’Ally McBeal dans le MCU, mais la série est incapable d’atteindre ce niveau de comédie : une bonne moitié des vannes tombent à l’eau, plombées par des regards caméra et un timing comique d'un autre âge. Et sur le terrain féministe - qui vient régulièrement rythmer le scénario -, She-Hulk ne fait pas tellement mieux, se contentant de réduire les dynamiques hommes-femmes en une farce géante, avec son lot de punchlines girl power datées, façon Sex and the City. L'ère post-MeToo est ici assez cyniquement réduite à un produit marketing.

Pas assez marrante pour se regarder comme une sitcom friquée et beaucoup trop légère pour tenir la route côté super-héroïque, She-Hulk : Avocate finit le cul entre deux chaises. Jamais tout à fait médiocre, mais quelque part au niveau des productions les plus anecdotiques du MCU, celles qu’on oublie aussi sec après visionnage. Sans le tampon Marvel, aucun producteur avec un peu de bon sens n’aurait greenlighté une série aux bases aussi fragiles. 

Critique réalisée sur la base de quatre épisodes montrés à la presse.

She-Hulk : Avocate, disponible sur Disney+