L'acteur de Hellboy et Sons of Anarchy nous révèle pourquoi il a "vécu ce rôle de manière très personnelle."
Au milieu des années 1980, alors qu'il vient de jouer dans deux films Français époustouflants de Jean-Jacques Annaud, La Guerre du Feu et Le Nom de la Rose, Ron Perlman envisage d'arrête sa carrière d'acteur. Cantonné à des jobs de seconds couteaux, il ne trouve pas de quoi s'épanouir dans l'industrie. Mais en 1987 tout change : sa gueule cassée reconnaissable entre mille va lui offrir le premier rôle de La Belle et la bête !
Ron Perlman nous explique pourquoi il veut toujours faire Hellboy 3De 1987 à 1990, il sera Vincent, vivant reclus sous terre à New York dans cette version moderne revisitée du conte légendaire. Un rôle qui lui vaudra un Golden Globe du Meilleur acteur et qu'il tiendra pendant trois saisons et 55 épisodes à la télé américaine, sur la grande chaîne nationale CBS. Ron Perlman se souvient très bien de cette époque et nous raconte :
"L'écriture des personnages m'a tout de suite parlé", confie-t-il à Première."Ils ont résonné en moi tout de suite, pour la simple et bonne bonne raison que mon tout premier souvenir devant un écran, c'est quand j'ai vu le film Le Bossu de Notre-Dame (la version de 1956, avec Anthony Quinn)".
Ron Perlman avoue s'être identifié rapidement à ce physique de géant cabossé : "C'est un personnage qui semble tellement inacceptable d'un point de vue extérieur, mais qui est tellement bon à l'intérieur. C'est le plus beau personnage du film et le plus laid en même temps. Et je dois dire que je me sentais un peu comme ça au quotidien, en grandissant."
Alors quand on lui a proposé un rôle dans la même veine, dans La Belle et la bête, il a senti une connexion profonde avec Vincent : "Avoir l'opportunité de jouer un personnage auquel je pouvais m'identifier, c'était quelque chose de très intime. Je jouais un être qui vivait la même guerre intérieure que celle que je vivais alors. Un être qui veut faire partie de ce monde, mais n'y est pas autorisé et qui doit se battre avec les démons que cela génère en lui. J'ai vécu ce rôle de manière très personnelle. J'ai vraiment adoré joué la Bête."
Face à Ron Perlman, bien avant Emma Watson ou Léa Seydoux, c'est la star de Terminator, Linda Hamilton, qui était la Belle. Une collaboration enchanteresse, dont Ron Perlman se souvient avec émoi :
"C'était facile... Elle était la Belle et ce n'était pas trop dur d'être amoureux d'elle (rires). A cet instant de ma vie, elle était tout simplement la plus belle femme que j'avais jamais vue !" Plus encore que sa beauté enivrante, Ron Perlman se souvient de son empathie et de sa douceur : "Elle avait réussi à créer une connexion avec mon personnage de Bête. Je pouvais ressentir qu'elle l'aimait. Et tant mieux, parce que c'est le but de cette histoire : réussir à nous faire croire que ces deux personnages sont prêts à mourir l'un pour l'autre. Et Linda a su incarner ça. Elle a su être la parfaite Belle de ma Bête."
Ce 25 septembre 2022, La Belle et la bête de CBS célèbre son 35e anniversaire. Mais Ron Perlman ne veut pas trop regarder en arrière. Et de toute façon, l'acteur de 71 ans confesse ne jamais avoir vraiment vu la série :
"Je ne me regarde pas beaucoup à l'écran. Je n'aime pas trop ça. Je préfère faire, que regarder. Par exemple, je n'ai jamais vraiment regardé Sons of Anarchy. J'ai dû voir les deux premières saisons, et après, j'ai arrêté. Parce que je suis trop critique envers moi-même. Je ne veux pas devenir l'un de ces acteurs qui devient hanté par les choses qu'il aurait même faire différemment. Mon avis compte peu après tout. C'est au reste du monde de décider ce qu'il pense de ma performance. Moi, ça fait longtemps que je suis en paix avec moi-même..."
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